...car cette gesticulation mémorielle qui concerne toutes les célébrations d'anniversaires, et aussi les hommages à quelques personnalités disparues, est devenue l'argument scénographique majeur de la présidence de la République.
En effet, ils sont l'occasion de déplacements officiels en grande pompe et de savants discours élaborés et peaufinés par une cohorte de plumitifs talentueux.
Cela permet à l'apprenti-comédien qui joue le rôle de Président, de se transformer en hérault shakespearien , incarnant avec éloquence et lyrisme des grands moments de l'Histoire !
Ces évocations du passé constituent de salutaires diversions aux angoissants problèmes du temps présent, ce médiocre quotidien que l'on se contente de confier à des affidés plus ou moins compétents que l'on peut accabler si besoin en est...
"Courage fuyons !" avait estimé de Gaulle en Mai 68 pour échapper à la Commune étudiante ; il s'était envolé vers Baden Baden pour s'assurer de la protection des parachutistes de Massu : le père de la Cinquième République avait donc montré l'exemple d'un pouvoir aux abois.
Aujourd'hui la république bourgeoise des faux semblants feint de s'intéresser aux glorieux haillons de l'Histoire.
Il vaut mieux parler de ceux qui ont résisté que de ceux qui se résignent.
Honneur et patrie : où êtes-vous ?
Ps / ce billet est dédié à mon cher ami disparu, Marc Ferro, ancien combattant du Vercors