En effet, il devient évident que nous sommes en train de nous éloigner de la juste mesure, de la modération et du clavecin bien tempéré, en rejetant toute pondération assortie de toute attitude critique...
Cette fièvre sociétale a sans doute été provoquée par l'accélération d'une évolution formatée des modus vivendi et par l'invraisemblable bond en avant du progrès technologique...
Ainsi l'air du temps est bouleversé par le changement radical des mentalités, qui se traduit dans un torrent de paroles qui rend toute communication parfaitement inaudible !
La conséquence de cette irruption du volcan excessif est la naissance des rumeurs, des fake-news et des bobards dont l'accumulation détermine une grande vague de peur qui déferle sur le monde.
Un exemple récent est ce phénomène logique et légitime pour rendre pérenne l'émancipation féminine, avec le mouvement Me.Too, dont on a fait un tsunami dévastateur qui, sous prétexte de normaliser les rapports entre sexes, menace une profession artistique en risquant même d'obérer sérieusement un moyen d'expression populaire.
Une autre avanie est la mutation du simple devoir d'informer et d'expliquer par l'inondation furieuse des mots et des imprécations sémantiques qui viennent empuantir notre vie quotidienne : les commentateurs de commentaires ont remplacé les journalistes et leur cacophonie nous empêche de penser !
Cette outrance des comportements , qui est parallèle à une croissance de la violence, est un poison qui risque de pourrir la condition humaine.
Il faut se méfier des excessifs et des fanatiques : ce sont les cavaliers de l'apocalypse du malheur...
Ils ne sont pas insignifiants car ils colportent l'obscurantisme et la haine.