Vingtras (avatar)

Vingtras

historien,auteur-réalisateur de films

Abonné·e de Mediapart

2603 Billets

2 Éditions

Billet de blog 16 juin 2016

Vingtras (avatar)

Vingtras

historien,auteur-réalisateur de films

Abonné·e de Mediapart

La force des choses

Alors que le gouvernement Valls s'acharne à creuser encore plus profond le fossé qui sépare la gauche solférinienne d'une majorité des électeurs ayant voté à gauche en 2012, plusieurs sondages indiquent que Mélenchon et Hollande sont désormais à égalité...

Vingtras (avatar)

Vingtras

historien,auteur-réalisateur de films

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Sous le ciel délavé d'un printemps pourri qui est à l'unisson de la vie politique, se livre une bataille désespérée entre la population laborieuse et une bande de technocrates tombés dans les filets du libéralisme, qui prétend se donner un vernis de modernisme en détruisant l'essentiel des acquits sociaux hérités des grandes luttes ouvrières.

Ainsi assistons-nous, stupéfaits et attristés, non pas à une péripétie du dialogue récurrent des anciens et des modernes, mais à l'utilisation dévoyée de la violence d'Etat pour éradiquer les revendications populaires et jeter le discrédit sur les syndicats.

Au risque d'endommager - de manière durable - les rouages de la démocratie sociale !

Or il se trouve qu'au moment où les "inévitables porteurs de pancartes et de drapeaux"* forment des cortèges imposants afin de marquer leur opposition à cette loi-travail qu'ils rejettent, divers sondages d'opinion nous informent que les courbes d'intentions de vote de François Hollande et de Jean-Luc Mélenchon viennent se rejoindre, autour de 14%.

Ainsi le clivage de l'électorat de 2012 est-il avéré, ce qui donne du poids à "la force des choses", cette expression que nous devons à Louis Antoine de Saint-Just, l'enfant terrible de la Révolution française, qui périra avec ses amis Robespierre et Couthon, sous les coups des Thermidoriens, les affidés et sicaires de la bourgeoisie. Il avait pris conscience de la puissance des classes dominantes et de leur irresistible suprématie dans l'affrontement avec les travailleurs. La république ne pouvait être que conservatrice.

En 2017, "la force des choses"** ayant mis dos à dos Hollande et Mélenchon, anéantirait tout espoir d'une présence de la gauche dans la compétition finale, assurant ainsi à nouveau le triomphe des Thermidoriens.

A moins que le "vote utile" soit le bulletin Mélenchon.

* l'expression est de Raymond Barre

** le général de Gaulle l'avait transformée pour formuler : "les choses étant ce qu'elles sont"

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.