...je réponds au magnifique billet de mon ami désertique* , natif d'El Golea, (cf "Au nom de tous les miens, je suis Charlie") afin qu'il n'y ait aucune ambiguité dans notre attitude.
Les manifestations et les cortèges du 11 janvier n'incarnent pas la réponse des partis politiques aux tragiques événements consécutifs aux attentats islamistes. Ce sont les réactions populaires et spontanées d'une société multiculturelle qui est en train de prendre conscience de son nouvel état ; non seulement elle condamne le terrorisme mais elle est surtout en quête de convivialité et de fraternité.
C'est à dire que le troisième volet de la devise républicaine est aujourd'hui, revendiqué par le plus grand nombre à un moment où la France est à nouveau victime du racisme et de la lèpre antisémite.
Alors si les pouvoirs publics semblent s'être bien comportés dans cette affaire, il ne faudrait pas qu'ils considèrent cette tragédie comme une diversion les exonérant des problèmes économiques et sociaux qu'ils doivent régler...
Car si le peuple français retrouve peu à peu le goût de la fraternité, il aspire aussi à l'égalité et à la justice sociale.
Le triangle équilatéral de la République est indivisible.
Salut camarade !
* d'une famille touareg, producteur de films, indépendant et courageux ("Le bougnoule", "Femmes dans la guerre"...)