En cette dernière année du quinquennat Hollande où tout va de mal en pis, l'ancien ministre "du redressement productif" est venu souffler dans les bronches des militants socialistes, tétanisés par l'absurde persistance de la politique social-libérale du Président et matraqués par l'arrogance d'un premier ministre qui se prend pour un pro-consul.
Jouant sur son physique de cinéma et sur sa capacité d'empathie, Arnaud Montebourg s'est déclaré à l'écoute de toutes les propositions destinées au changement de la politique et à l'élaboration d'un nouveau contrat de confiance entre le pouvoir et les Français. Une alternative ?
Dans tout ce qu'il a dit, face au magnifique paysage du Morvan, rien n'est à rejeter car tout parait aller dans le sens du progrès social, mais le discours lui-même reste suspect dans la mesure où c'est le discours d'un homme qui a accepté pendant de longs mois une politique de collaboration de classe, de "gestion" du capitalisme, et qu'il a pu avaler toutes les couleuvres y compris celle de l'arrêt des hauts fourneaux lorrains...
Alors, comment accorder du crédit à un politicien qui a fait preuve d'autant de flexibilité et d'un tel manque de caractère ?
Quant à l'opération "made in France", elle n'est que du ressort de la Com et peut faire les couvertures des magazines sans pour cela prétendre résoudre le grave problème de la renaissance française d'une production des biens de consommation.
On aurait aimé que notre "nouveau Moïse" se prononce sur l'état de la "construction européenne" et sur le rôle que la République française devrait pouvoir y jouer, notamment vis à vis de l'euro, et aussi de la tragédie des réfugiés.
On aurait aimé aussi qu'il fasse preuve de sa volonté de lutter contre la précarité et la misère...
Bref, on souhaiterait que ce mont Beuvray ne soit pas le Golgotha.