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Billet de blog 17 août 2016

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Le cancer de la gauche

La disparition de Georges Seguy a été accompagnée de deux billets qui ont provoqué des commentaires parfois négatifs voire hostiles, ce qui me parait significatif de la fractionnalité de la gauche aujourd'hui, c'est à dire en fait de sa profonde désunion en face d'une droite en passe de reconquérir le pouvoir...

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En proposant que soit rendu "un hommage national" à Georges Seguy, je ne ne croyais pas faire preuve d'allégeance à un PCF dont je fus membre et dont j'ai dénoncé les errements désolants notamment à propos et après "le printemps de Prague" ;  non, j'estimais seulement que l'ancien secrétaire de la première centrale syndicale française avait autant droit à la cour des Invalides que Michel Rocard.

J'estimais qu'il serait légitime qu'un Président qui a été élu à gauche (faut-il le rappeler ?) honorât la mémoire d'un ouvrier, ancien résistant et déporté, qui fut l'un des délégués nationaux du monde du travail.

Et j'ai été fort étonné de constater que cette idée ne recueillait pas le consensus qu'elle impliquait, ce qui m'amène à déplorer la fragmentation du courant de gauche, à quelques mois de l'échéance électorale présidentielle, échéance capitale - comme chacun le sait - dans la Ve République.

Si mon diagnostic est juste, et je souhaite vivement me tromper, nous nous dirigeons vers une cuisante défaite, une déroute électorale telle qu'il faudra probablement plusieurs années pour s'en remettre...

Pourtant la gauche existe, elle est l'héritière d'une histoire qui a pris sa source lors de la réunion des Etats Généraux en 1789 lorsque le peuple a pris les armes contre la monarchie et le pouvoir post-féodal ; mais sa victoire a immédiatement été récupérée par la bourgeoisie, malgré les trois coups de boutoir du XIXe siècle : 1830, 1848, 1871.

Car les trois révolutions que je viens de citer ont échoué essentiellement à cause de la désunion des révolutionnaires.

En 1871, le Conseil de la Commune de Paris s'était divisé mais, devant le danger versaillais, la minorité avait déclaré : "Nous éviterons de créer dans la Commune des déchirements que nous réprouvons tous, persuadés que, majorité ou minorité, malgré nos divergences politiques, nous poursuivons tous un même but : la liberté politique, l'émancipation des travailleurs. Vive la République sociale ! Vive la Commune !"

Nos valeureux ancêtres Communeux nous ont montré le chemin qu'il faut prendre : celui de l'unité. Une unité raisonnable et fraternelle. C'est à dire féconde. Elle est la seule stratégie politique possible dans une "république bourgeoise" pour que le peuple ne soit pas trop écrasé !

Que nous soyons proches du PS, du PCF, de EELV, du PG, du PAC, de LO ou de la Fédération anarchiste, il faut se regrouper et s'unir !

A la fin des années 50, la réaction salutaire au dévoiement du molletisme fut la création du PSU.*

Aujourd'hui, le même phénomène émerge avec Jean-Luc Mélenchon.

La France insoumise peut vaincre le cancer.

* fondé le 3 avril 1960

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