Il était assez pitoyable ce "couple franco-allemand" (la "mère blafarde" et le "pépère") côte à côte à leurs tribunes de la conférence de presse du sommet européen de Bratislava, dans un château surplombant le Danube ; ils se disaient pleins de bonne volonté et décidés à relancer une "Union attrayante dans laquelle les citoyens puissent avoir confiance et qu'ils pourront soutenir"...
Mais ces propos d'après Brexit n'ont trompé personne car les fractures de l'Union sont béantes et pas prêtes d'être refermées si le "goupe de Visegrad" (Pologne, République tchèque, Slovaquie, Hongrie) continue à s'opposer aux "pays de la Méditerranée sur la plupart des sujets : les réfugiés, la défense, la sécurité, la relance budgétaire, la solidarité "flexible" et ses "relocalisations", etc
Avec, à l'arrière-plan, l'ombre portée fascisante de la Hongrie de Viktor Orban...
Dans le cénacle de ces "nouveaux Burgraves"*, le Président Hollande apparaît comme un bon élève discipliné et résigné à tous les compromis car il craint par dessus tout "le mouvement qui déplace les lignes", ne voulant en aucun cas déplaire à la Chancelière Angela Merkel qui a tout de même reconnu s'être trompée lorsqu'elle avait voulu imposer des quotas pour l'accueil des réfugiés.
Dans cette pittoresque capitale de la Slovaquie, il s'agissait plutôt d'une escale-déjeuner dans la croisière de rentrée des dirigeants européens. Mais des agapes plutôt sinistres...
D'ailleurs ce lugubre jeu de marionnettes des nouveaux Burgraves m'a fait irresistiblement penser à la pièce de Victor Hugo, présentée à la Comédie française en 1843, dont il reste cette réplique prémonitoire :
"Peuples, taisez-vous !"
* chefs militaires d'une ville ou d'une place forte, dans le Saint-Empire romain germanique