Cent quarante deux ans après l'effroyable répression de la Commune et la déportation des Communeux* aux îles des Pins, Ducos et Nou, le Président de la République française effectue une visite officielle sur "le caillou".
Cette démarche devrait précéder l'un des derniers actes pour la décolonisation de l'archipel.
Mais comment ne pas évoquer à cette occasion le sort malheureux des victimes de la vendetta versaillaise, la punition que "les honnêtes gens" avaient décidé de faire subir à "la canaille" ?
Au 1er janvier 1876, il y avait en Nouvelle-Calédonie 2983 déportés simples, dont 13 femmes, 879 déportés en enceinte fortifiée, dont 6 femmes et quelque trois cents bagnards, dont trois femmes.
La vie était rude dans cet exil lointain, sur cette terre déshéritée. Pour les plus condamnés dont l'admirable Louise Michel, la peine dura 7 ans.
Allemane a raconté dans ses Mémoires son séjour au bagne de l'île Nou, qui était féroce : les Communeux, mêlés aux droits communs qui les persécutaient, passaient leur temps à des charrois inutiles. La moindre faute était sanctionnée par les fers, le mitard et le fouet.
En cette année du centenaire de "la Grande Guerre" où il faudra bien réhabiliter les "fusillés pour l'exemple", il me semblerait juste et indispensable que François Hollande à Nouméa, rende hommage à tous ces oubliés de l'Histoire, à ces victimes de la barbarie des classes possédantes saisies de peur suite à la révolte patriotique des partageux parisiens.
N'oublions jamais les héros de la justice sociale !
* je prèfère "Communeux" à "Communard" qui me semble un peu péjoratif