La prestation de Jean-Luc Mélenchon dans la nouvelle émission de Marc-Olivier Fogel ("Le divan", un remake du psy-show d'Henri Chapier) n'a sans doute pas tenu les promesses que l'on pouvait en espérer...
En effet, est-ce à cause de la formule un peu bâtarde de l'émission ou bien de la grippe qui paralysait le tribun, la "confession" du leader du Front de Gauche n'a jamais percuté l'air du temps, dans un discours un peu convenu et souvent souffreteux.
Si effectivement, l'homme blessé est apparu dans sa fragilité plutôt que l'imprécateur politique, il eût été plus intéressant de mettre en valeur les raisons pour lesquelles cette nouvelle gauche n'a pas réussi à convaincre "le peuple de gauche" en apportant aux déçus du hollandisme les idées et l'espérance d'un véritable changement.
Car il s'agit bien de cela.
Et nous ne serions pas aujourd'hui où le groupe socialiste est en train d'exploser après l'utilisation du 49/3 pour faire passer les mesures libérales et antisociales de la loi Macron, à nous interroger sur le devenir d'un quinquennat qui s'avère de plus en plus calamiteux.
Je comprends parfaitement la déprime de Mélenchon (pour qui j'ai voté lors du premier tour des élections présidentielles) ; j'avais beaucoup apprécié en 2013 son face à face avec Jérôme Cahuzac, la pureté plébéienne contre la fourberie technocratique. Mais il m'apparait de plus en plus comme le survivant d'une espèce militante inadaptée aux profondes mutations de la société.
Certes son monologue sur le divan de Fogiel était sincère et fraternel.
Mais n'étais-ce pas une bouteille à la mer ?