Sans vouloir se référer aux burgraviats héréditaires du Saint-Empire romain germanique qui marquèrent le Moyen Age ni, plus récemment, à cette cohorte de notables réactionnaires de la monarchie de juillet, il me semble intéressant de noter que le paysage politique français en 2015 est le terrain de chasse privilégié de ceux que Victor Hugo a appelés "Les Burgraves"*.
Ce sont des personnalités aux idées tellement démodées qu'elles représentent parfaitement la décrépitude de la démocratie.
Et, fait original, on les trouve sur tous les bancs de l'échiquier politique, aussi bien au PS qu'à l'UMP ou à l'UDI. Mais aussi au PC et au FN.
Ces "burgraves" sont les vestiges d'un système électoral aussi obsolète qu'injuste dont le résultat (ahurissant) est une assemblée nationale qui ne représente qu'une fraction minoritaire de la population.
Mais si au Moyen Age les excès de pouvoir des burgraviats avaient été contestés et combattus - de manière parfois trés violente - par des grandes jacqueries, il ne serait pas invraisemblable que le néo-burgravisme d'aujourd'hui soit radicalement remis en cause lors des prochaines consultations électorales.
Ainsi pourrait se dissoudre dans un renouveau républicain salutaire ces gouvernances de gauche ne proposant que des mesures de droite refusées par cette dernière (au nom de quels critères ?) et ces capitulations en rase campagne devant tous les impérialismes.
On pourrait alors ranger le 49/3 dans le placard aux balais.
* cette pièce de Victor Hugo, représentée en 1843, fût un échec cuisant !