Il ne faut pas être un expert ni un économiste distingué pour décoder dans ses grandes lignes le récent psychodrame de Bruxelles sur l'éventualité d'une sortie du Royaume Uni de l'Union européenne. Il suffit d'examiner l'état des forces en présence.
En effet, dans les conditions posées par David Cameron, l'une d'elles me parait éclairante : ce droit de regard que l'Angleterre réclame sur la politique monétaire de la zone euro (dont elle ne fait pas partie) et qui signifie que "la City" (relais européen de Wall Street) entend bien conserver son statut de place financière leader sur le vieux continent.
Ainsi, le capitalisme américain vient-il de montrer sa préférence pour le statu quo de la Grande-Bretagne, donc son opposition au Brexit qui risquerait de marginaliser "la City" dans le libre développement de son emprise financière sur le marché européen.
Car bientôt soixante-dix ans après le plan Marshall, l'Europe est toujours considérée comme le champ de tir particulier des lobbies américains et des spéculateurs de Wall Street.
N'en déplaise à François Hollande qui balbutiait hier au micro de France Inter, des arguties destinées à rassurer les europhiles...
Mais les dés ne sont pas encore jetés car il n'est pas impossible que les Anglais votent pour le Brexit malgré tous les beaux discours de Cameron sur les concessions de Bruxelles.
S'il en était ainsi, le peuple britannique apporterait une contribution salutaire à la re-création d'une véritable Europe démocratique, celle dont rêvaient ses pères fondateurs.
Honi soit qui mal y pense*.
* phrase anglo-normande, devise de l'ordre de la Jarretière