J'emprunte cette expression au magnifique poète Communard Eugène Pottier* car elle me semble assez bien caractériser ce flux ininterrompu des malheureuses victimes noyées en Méditerranée, cette mer qui est le berceau de notre civilisation, cette mer chère à Fernand Braudel qui devient peu à peu le théâtre des croisières de l'horreur.
Comment l'Union européenne par ailleurs si prompte à la défense des intérêts financiers de ses membres riches, peut-elle assister, impuissante, à un tel désastre ?
Comment des nations dites démocratiques et civilisées peuvent-elles ne pas s'entendre à minima sur les problèmes posés par le déséquilibre nord-sud et les graves problèmes de l'immigration ?
Comment, dans notre pays, un ancien président de la République qui a été co-responsable de la déstabilisation de la Libye, peut-il envisager de revenir au pouvoir sans prendre conscience des ses erreurs et de ses fautes ?
Il n'est pas admissible que la République italienne reste seule en charge de cette situation tragique dont on pourrait d'ores et déjà limiter les effets si une force internationale était mise en place dans tous les ports de la côte africaine où ces nouveaux criminels contre l'humanité que sont les passeurs attirent les émigrants.
Par ailleurs, il devient urgent et indispensable que l'UE négocie avec les Etats africains concernés pour qu'une aide économique leur soit apportée afin d'enrayer le besoin sans doute impérieux pour une population sans ressource vitale, de quitter le pays.
Sinon, ce sera le naufrage de l'Europe.
* auteur (faut-il le rappeler ?) des paroles de "l'internationale"