...et je ne peux en l'occurrence qu'approuver l'attitude du Président de la République, même si ses propos n'ont pas été enrobés de cette pâte mielleuse et hypocrite qui accompagne généralement les actes d'autorité.
Car dans une démocratie digne de ce nom, il faut tout de même rappeler que le pouvoir militaire est subordonné au pouvoir civil, lequel est issu du suffrage universel, c'est à dire d'une majorité citoyenne.
Certes, au cours du précédent quinquennat, la gouvernance endormie avait lâché la bride aux militaires afin qu'ils occupent l'espace médiatique ; c'était toujours ça de pris pour faire diversion d'un quotidien marqué par le chômage et les licenciements.
Mais dans notre pays, "la chose militaire" a souvent joui d'un statut particulier, et s'est même parfois considérée comme un "état dans l'état".
En 2017, avec une "armée de métier", nous sommes bien loin de l'esprit des sans-culottes volontaires de Valmy et des vaillants soldats de l'an II. Tout le XIXe siècle est passé par là, de "la grande Armée" napoléonienne aux fantassins coloniaux de Bugeaud, des moblots prisonniers à Sedan aux cuirassiers de Reichshoffen...
La caste militaire Mac-Mahonienne qui a noyé la Commune dans le sang pour tenter de faire oublier sa lâcheté et son incompétence devant les Prussiens, s'est retrouvée, confite en mensonges, en arrogance et en mépris, avec "l'affaire Dreyfus" où toutes les badernes et les ganaches de l'Etat-Major se sont distinguées pas leur intransigeante veulerie et par leur profonde imbécillité.
Ce culte du Chef auréolé d'étoiles a continué à exercer ses ravages avec Pétain, puis avec le fameux "quarteron" de l'OAS qui prétendait faire opposition à la décolonisation algérienne...
Halte à l'impunité des Prétoriens !
Vive la Nation !