En effet, non seulement cette règle électorale majoritaire à deux tours élimine pratiquement toutes les contestations ou oppositions à la bienséance gouvernementale qui est l'apanage des classes dominantes, mais elle est une véritable négation de la vie démocratique.
Car s'il n'y a pas de contre-pouvoir en république, les parlements deviennent de simples chambres d'enregistrement et le pouvoir exécutif lorgne de plus en plus vers l'autocratie.
En 2012, François Hollande disposait de tous les pouvoirs : la présidence, les deux chambres et les régions. Un état des choses exceptionnel pour "la gauche de gouvernement", une occasion idéale pour faire les réformes structurelles et sociales qui étaient souhaitées par le peuple tout entier. Cette opportunité n'a pas été saisie par manque de lucidité et absence de courage : le parti socialiste - dont le président est un ancien apparatchick - en subira les funestes conséquences !
Aujourd'hui où se profile à l'horizon du printemps, le retour calamiteux d'une technocratie de droite basée sur l'âpreté des profits et les privilèges fiscaux, ainsi que l'austérité pour les petites gens, on tergiverse encore à gauche pour désigner qui aura l'insigne honneur de s'exposer à la fessée, de mordre la poussière des allées du pouvoir, réservées aux nobliaux des élites.
Pourtant, nous ne sommes pas des enfants de Panurge ! Nous n'allons pas nous précipiter tête baissée vers le gouffre des promesses illusoires, vers la fausse monnaie politicienne dont on paye les gogos !
Il faut absolument éviter le piège de la dispersion du premier tour sur laquelle repose la stratégie électorale des deux droites.
Votons au premier tour comme nous aurions voté au deuxième !
Car, pour nous, il n'y aura pas de deuxième.