En lisant les lettres qui me sont adressées au sujet de mes deux livres sur "Les 72 Immortelles", j'ai pris soudain conscience qu'il nous fallait tirer un trait sur le XXe siècle si nous désirions regarder avec optimisme ce qui va arriver...
Car le siècle passé semble maudit avec ses deux guerres mondiales, ses convulsions coloniales, ses massacres, ses hécatombes... et ses grands rêves idéologiques atomisés ; il marque en outre, le triomphe du capitalisme ainsi que la mondialisation de toutes les iniquités et de toutes les saloperies.
En effet, si on repart du XIXe siècle qui a vu la naissance de la société industrielle avec l'émergence de l'électricité, nous pouvons sortir des sables mouvants où nous continuons à nous enfoncer aujourd'hui dans cette "hystérie du monde du travail où sont enfermées les nouvelles générations" qui crée "une immense frayeur avec un avenir menacé par la dictature des algorithmes", en retrouvant les môles fondateurs de la philosophie des "Lumières" qui constituent le socle du progrès de la civilisation humaine.
Mais les classes dominantes ont-elles intérêt à se remettre en question ?
Rien n'est moins sûr lorsque l'on se rappelle que la république bourgeoise a d'abord été "la république des ducs" avant d'être celle des "notables" qui ont insensiblement coopté des technocrates moulés dans des écoles spécialisées et formatées... tant et si bien que si la Ve République n'a été qu'un uniforme taillé pour le général et logiquement devenue friperie pour ses successeurs, elle reste marquée du sceau criminel et indélébile de son origine versaillaise !
"La république sera conservatrice ou ne sera pas" avait dit le "nain sanglant" qui se prenait pour le 'Thiers-Etat" : elle n'a pas changé depuis.
Après la tentative de génocide de la classe ouvrière parisienne de la dernière semaine de Mai 1871, les brandons de la pensée politique de gauche ont été dispersés, circonvenus mais pour la plupart, éliminés.
Face au bull-dozer versaillais des classes dominantes, le XXe siècle a vu naître deux ersatzs de la Commune : le communisme bolchevik, et la social-démocratie. Ils ont tous les deux échoué.
Il faut donc reprendre le cours de l'histoire ...
NB/ "Il faut dire que les temps ont changé... Chronique (fiévreuse) d'une mutation qui inquiète" (Albin Michel)