L'odieuse apparition de Bachar Al-Assad, hier soir au journal de 20 heures, sur la chaîne nationale France 2, est d'une rare obscénité.
Imaginez en 1944, Adolf Hitler en gros plan, sur tous les écrans des salles de cinéma, calme et impassible, expliquant avec un léger sourire pourquoi il est malheureusement dans l'obligation d'anéantir des millions de Juifs !
Face à un Davis Pujadas, poli et réservé, le dictateur syrien justifia les massacres perpétrés contre son propre peuple par une lutte contre "les terroristes" soutenus par les américains et les nations européennes.
Le devoir d'informer est un droit inaliénable ; il est un constituant majeur de la liberté d'expression. Certes...
Mais en l'occurrence je ne crois pas que cette prestation (ordinaire et banale) devait prendre place dans un journal télévisé, sur une antenne de service public, c'est à dire sur une chaîne de télévision largement financée par l'Etat, un Etat qui est en guerre contre ce dictateur qu'il a officiellement condamné comme étant "le bourreau de son peuple".
"Les terroristes" que dénonce Bachar Al-Assad ont été reçus à l'Elysée mais aucun d'entre eux n'a été encore complaisamment interviewé par Monsieur Pujadas...
A quoi sert le CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel) ?*
Alors, de qui se moque-t-on ?
* il s'agirait plutôt d'un "Conseil supérieur de l'odieux-visuel".