A l'instar de son vibrionnant prédécesseur, François Hollande multiplie les déplacements ces jours-ci, non seulement en France mais aussi d'un bout à l'autre de la planète. Pourquoi ? Tel un phalène affolé par la lumière, le « Président normal » passe de la contemplation attristée d'un glacier en train de fondre à une viste-éclair sous les huées dans une banlieue du 9-3, sans oublier la rencontre obligatoire, avec casque sur la tête et blouse immaculée, en présence des techniciens d'un laboratoire, d'une entreprise (si possible innovante) ou d'un chantier.
Cet activisme est-il absolument nécessaire pour faire croire à l'opinion publique que le chef de l'Etat fait bien le job et qu'on a eu raison de lui faire confiance ?
Ou bien cette frénétique agitation - semblable à celle de l'épicier Jambier (dans "La traversée de Paris")* qui courait d'un sac de haricots percé à un autre pour arrêter l'hémorragie des graines - n'est elle pas destinée à masquer l'incapacité politique du pouvoir à inverser les deux courbes essentielles de la santé économique de la France, la courbe du chômage et celle de la dette publique ?
Dans ce quinquennat désolant, piloté par un apparatchik technocrate (élu à gauche, par défaut) , où le dialogue social a été figé sous la pression du MEDEF, la France ressemble à ces vieux percherons que l'on conduit à l'abattoir car ils ont fait leur temps.
Avant et pendant la deuxième guerre mondiale, un hebdomadaire s'était intitulé "Je suis partout".
Il n'a pas survécu à la Libération.
Serais-ce un présage ?
* ce personnage était interprêté par Louis de Funès