Que reste-t-il de ces deux émissions de Patrick Rotman consacrées à la justification de l'homme qui a entraîné le Parti socialiste et avec lui la gauche,dans une catastrophe politique ? La réponse est simple : rien,ou plutôt moins que rien sinon le discours (sincère) d'un homme qui reconnait ses erreurs d'appréciation et de stratégie.
Patrick Rotman est trop respectueux de son sujet. Il colle trop au récit monomaniaque de son personnage et ne lui offre guère la possibilité de la réflexion politique en profondeur. Que dire en particulier de la présentation du départ de Jean-Pierre Chevènement qui aurait seulement été provoqué par l'affaire des paillotes du golfe d'Ajaccio ? Que dire de l'absence de réaction du Premier Ministre Jospin aux propos incendiaires du Président Chirac au cours de son discours du 14 juillet ? Que dire de l'analyse du bilan de ce gouvernement de "gauche" qui n'a pas su endiguer les fermetures d'usine ou les délocalisations ? Que dire de cette loi des 35 heures,juste mais mal appliquée créant ainsi un risque de boomerang ?
Quant à l'élection fatale,il ne suffit pas de reconnaître qu'elle est le résultat d'une mauvaise campagne. Il aurait fallu aussi prendre en compte le net virage à droite du "candidat de la gauche plurielle",et son affirmation naïve que le programme qu'il proposait aux français "n'était pas socialiste"...
Dans ces conditions,Jospin apparaissait comme un girondin et un partisan de l'Europe libérale. Il n'est donc pas absurde qu'il ait été distancé sur sa droite. Par contre,les voix de gauche de sensibilité montagnarde,se sont dispersées sur les autres candidats issus de "la gauche plurielle".
Lionel,ancien trotskyste,authentique homme de gauche,a été carbonisé par Jospin,l'apparatchik social-démocrate mité,parangon de la gauche moisie.