L'élection du candidat des droites, Rémi Muzeau (suppléant du député Balkany), avec 57,82% des suffrages exprimés, à la mairie de Clichy est sans aucun doute la manifestation de l'un des derniers signaux d'alarme censés arrêter la course folle de ce train du quinquennat avant son déraillement probable en 2017.
Car cette agglomération de Clichy-la-Garenne qui compte 59 000 habitants, abritant les sièges sociaux de grandes entreprises (l'Oréal, Bic, Monoprix, Sony) a une population composite avec une classe ouvrière relativement importante ; cette ville du département des Hauts de Seine est représentative de l'électorat urbain de la France d'aujourd'hui.
L'événement électoral de ce fatidique dimanche 21 juin est important car il marque non seulement la chute du dernier bastion socialiste dans ce département mais aussi l'échec absolu de cette "gauche de gouvernement"qui, sous le prétexte fallacieux d'une rigueur gestionnaire, a renié ses objectifs de justice sociale et ses valeurs humanistes.
Une gauche qui n'est plus la gauche mais un avatar du libéralisme technocratique...
Et puis Clichy s'est inscrite dans l'histoire politique du XXe siècle avec la nuit sanglante du 16 au 17 mars 1937 où une contre-manifestation de la gauche unie contre la tenue d'un meeting du PSF (le Parti Social français du colonel de la Roque) dégénéra en affrontement qui devait, suite à des provocations de la Cagoule, se terminer par une fusillade mal maîtrisée par le service d'ordre. Il y eut 5 morts et 300 blessés.
Le Front populaire qui était né du 6 février 1934 place de la Concorde, devait s'achever avec la non intervention du gouvernement Blum en Espagne, quelques mois après les événements de Clichy, le 21 juin 1937.
Le 21 juin 2015 annonce-t-il le retour définitif de la droite ?
Triste anniversaire.