...en effet, les gentils et les béni-oui-oui sont récompensés et promus, les râleurs et les bougons doivent regagner les vestiaires, et les moutons noirs sont mis en quarantaine, sur l'autre rive de la Scène/Seine.
Ainsi le pouvoir Jupitérien a-t-il décidé que le Palais Bourbon serait désormais un lieu consacré au recyclage des fautifs, des tricheurs ou des imprudents, comme une sorte de purgatoire de la république des nantis, car celle-ci doit être impeccablement au dessus de tout soupçon.
Ainsi la valetaille législative aura l'insigne privilège d'applaudir le deuxième Consul ou ses affidés lorsqu'ils daigneront venir lui présenter, pour approbation unanime, leurs textes afin qu'ils deviennent des lois...ou des ordonnances.
Perturbant parfois ce joyeux brouhaha, il y aura sans doute des coups de gueule et des imprécations : mais quelle importance auront ces intempestifs que les médias contrôlés par le pouvoir réduiront vite au niveau de l'aigreur ou à la caricature ; le pitoyable incident du "matheux" vient de nous en donner un avant-goût...
A quoi bon s'étonner ? En éliminant les scories d'un passé qui ne voulait pas passer, la république bourgeoise a délibérément choisi "le charme discret" d'une gouvernance soft et bcbg, sur papier glacé et en couleurs "naturelles".
Cette république qui "marche", va offrir pendant cinq ans aux deux-tiers des Français, réduits à l'état de simples spectateurs, une comédie de boulevard, comme aux plus beaux jours de la collection "Au théâtre ce soir".
A moins que ce ne soit "l'Opéra de quat'sous".