Ce soixante-neuvième festival international du film de Cannes, en déjouant tous les pronostics des critiques patentés, a tenu son rôle de révélateur en attribuant la palme d'or au film de Ken Loach "Moi, Daniel Blake".
Le réalisateur britannique, qui avait déjà été couronné il y a dix ans pour l'admirable "Le vent se lève", a profité de la tribune qui lui était offerte pour dénoncer "les pratiques néo-libérales qui ont entraîné dans la misère des millions de personnes, de la Grèce au Portugal, avec une petite minorité qui s'est enrichie de manière honteuse !"
Son film "Moi,Daniel Blake" est, à l'instar de "La loi du marché", l'histoire banale d'un homme qui cherche du travail, qui n'en trouve pas, et qui est ballotté en vain d'agence en bureau au sein d'une societé impuissante à lui accorder le droit de vivre...
"Un autre monde est possible, crie Ken Loach à brandissant son trophée, il est nécessaire !".
Le cinéma - dont on dit fort justement qu'il est "le témoin de son temps" - aura donc, une fois de plus en ce printemps 2016, réussi à focaliser l'attention sur les périls mortels qui nous menacent.
Avec les convulsions du terrorisme qui parcourent la planète, notre civilisation occidentale est en train de payer l'ardoise des soubresauts du capitalisme qui déterminent précarité et paupérisation avec leurs corollaires : émergence des nationalismes nostalgiques du totalitarisme pour Norbert Hofer en Autriche, et le grand retour de l'intolérance incarnée par Daniel Trump aux USA.
De Cameron à Merkel, en passant par Hollande, le ciel porte l'orage...