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Billet de blog 24 janvier 2017

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Deux rocardiens sur le ring

La postérité politique de Michel Rocard va parrainer le chant du cygne probable du Parti dit "socialiste" avec cette confrontation entre un disciple qui s'est raidi dans un jacobinisme autoritaire et un autre qui a conservé sa part de rêve...

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Le chroniqueur politique de France Inter a sans aucun doute raison d'analyser le résultat de la primaire du PS en annonçant le combat final entre deux rocardiens, Valls et Hamon.

Si l'on veut bien considérer l'histoire de "la vieille maison", ce pancrace sommital est tout à fait logique puisqu'il va opposer deux représentants de cette gauche réformiste social-démocrate, qui, depuis le blumisme et le molletisme, a renoncé à la lutte des classes afin de trouver des compromis et des arrangements avec le patronat et les oligarchies financières.

Mais là où l'inspecteur des finances Michel Rocard avait eu l'intelligence et le courage d'introduire un garde-fou sinon un contre-pouvoir étatique afin de limiter le tropisme du profit et du lucre des classes possédantes, ses disciples - se croyant sans doute mieux avisés - ont cédé à la facilité du libéralisme ambiant généré par la mondialisation  et partant, ont fait le jeu de cette politique de l'offre, martingale suprême du hollandisme, qui s'est avérée comme étant un piège mortel. 

Grisé par sa nomination à Matignon, Valls s'est fourvoyé dans cette "loi-travail" qu'il a voulu imposer aux forceps à un groupe parlementaire rongé par la fronde, et Hamon, choisi par le Président comme caution de gauche (avec Taubira), a été jeté rue de Grenelle pour calmer les remous suscités par les "rythmes scolaires" qui avaient eu la peau du philosophe Peillon.

Cette compétition finale pour désigner un candidat qui n'est crédité aujourd'hui que d'une cinquième place dans la course présidentielle, est à proprement parler, dérisoire.

Mais elle est parfaitement symbolique car elle clôt le parcours politique chaotique de la SFIO, fait de promesses fallacieuses, d'enfumages et de mensonges, avec les héritiers d'un homme juste et généreux, Michel Rocard, qui avait finalement baissé les bras devant "la force des choses", en perdant ses illusions.

Le meilleur conseil que l'on peut donner à ces deux protagonistes, c'est Jacques Tati qui le donne :

"Soigne ton gauche !"*

* titre de son premier court-métrage, dont il est l'interprète principal

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