Sans vouloir empiéter sur le domaine critique d'Emmanuel Burdeau,dont l'avis est pertinent,on peut d'ores et déjà dire que le 63e festival de Cannes vient de nous présenter le miroir d'un monde souffrant, accablé sinon inquiet.
En effet,quels sont les sujets majeurs abordés ou traités par les films du monde entier ? La crise,la pauvreté qu'elle engendre,le chômage,les difficultés du couple,la précarité des sans-papiers.,la misère..sans oublier la guerre,phénomène récurrent soixante-cinq ans après la dernière hécatombe mondiale. Tous les éléments d'un misérabilisme bien tempéré.
Mais Cannes révéle aussi nos préoccupations ontologiques et morales avec ses deux palmes (or et argent) : l'au-delà et le surnaturel pour le film thailandais,la solitude et la fraternité pour les moines de Xavier Beauvois. Comme si notre époque,marquée par un formidable bond de la technologie,du progrès matériel et de la performance,déterminait en retour une prise de conscience existentielle : "mettre tout homme en possession de ce qu'il est et faire reposer sur lui la responsabilité totale de son existence".
Le festival aura été fécond dans ses sections parallèles (semaine de la critique,un certain regard,quinzaine des réalisateurs,etc),ce qui permet d'oublier la faute majeure des organisateurs avec la programmation au Palais d'un téléfilm ("Carlos") indigne de cette grande manifestation.
NB / j'interromps ma modeste contribution au blog "vingtras" jusqu'au 8 juin car je vais aller revisiter avec le club Histoire "l'orient méditerranéen" dont on parle si mal dans les médias. J'adresse un salut amical à tous mes interlocuteurs.
Jean A.Chérasse