Sans vouloir m'immiscer dans les savantes analyses des journalistes d'investigation qui sont les tireurs d'élite de notre journal, je voudrais tout simplement rappeler cette évidence historique : le monde capitaliste dans lequel nous vivons est basé sur le calcul et la défiance.
Aussi, me semble-t-il un peu naïf de devoir s'étonner, aujourd'hui, des révélations concernant les écoutes téléphoniques de la NSA !
Grâce à un chantier heuristique audiovisuel que j'avais entrepris pour l'INA dans les années soixante-dix, j'avais eu le privilège de rencontrer longuement trois hommes qui ont su m'expliquer comment la puissance financière américaine avait mis la main sur le marché européen et en particulier sur la France.
Un haut fonctionnaire, François Bloch-Lainé, un économiste Claude Gruson, et un homme d'Etat, Pierre Mendès-France.
Ces trois personnalités m'ont exposé la genèse du plan Marshall, qui a été la plus formidable machine de guerre économique du XXe siècle, l'élaboration du marché commun européen conçu comme un terrain de chasse privilégié des américains, et la géo-politique impérialiste de Wall Street basée sur la suprématie du dollar.
Je ne développerai pas car cela dépasserait largement le cadre d'un simple billet de blog, mais je souhaite néanmoins attirer l'attention sur le fait que l'amitié ne peut exister entre les Etats dont les relations sont essentiellement celles des rapports de force et des spéculations d'intérêts.
On achète, on vend. On domine, on gruge. Tout cela naturellement, avec un vent de belles paroles...
La République universelle n'est pas pour demain.