...après avoir réveillonné chez Noël Peter's, 24 passage des Princes, au Palais Royal.
En voici le menu :
"hors d'oeuvre : sardines, céleri, beurre et olives
potage : sajou (pot au feu de singe) au vin de Bordeaux
relevé : saumon à la Berzélius
entrée : escalopes d'éléphant, sauce aux échalottes
rôt : ours à la sauce Toussenel
desserts : pommes et poires"
On trouve en archives bien d'autres recettes qui ont été en mesure de satisfaire les désirs gastronomiques de la bourgeoisie : la daube de serpent python, le civet de lion, les crépinettes d'hippopotame et de rhinocéros. Sans oublier les mille et une manières de cuisiner le rat.
On invente des recettes pour camoufler l'origine des viandes, notamment cette béarnaise tomatée, créée par le Chef du restaurant Voisin, Monsieur Choron, qui régalait ses clients fortunés avec du chat, du cheval ou de la girafe.
Tandis que quelques privilégiés échappaient à la disette de vivres, le taux de mortalité de la population parisienne augmentait du triple voire du quadruple : 11 865 décès en décembre, 19 233 en janvier 1871...
A noter enfin que les enfants nés peu avant ou pendant le siège sont morts dans la proportion de 90% par manque de lait, pour absence d'hygiène ou à cause de la sous-alimentation des mères.
La Commune allait naître de cette "grande Fédération des Douleurs".