On se souvient de la célèbre apostrophe de Raymond Barre (premier ministre,du 27 août 1976 au 13mai 1981),excédé par les manifs qui se succédaient contre la politique de Valéry Giscard d'Estaing. Cela n'avait pas dissuadé le président de renommer trois fois le même premier ministre ; je me souviens trés bien d'une manif où l'on scandait joyeusement : " Barre 1...Barre 2...Barre toi !"...
Trente ans ont passé,la démocratie fonctionne toujours aussi mal et, le 25 juin 2010,on retrouvait dans les rues de France,les mêmes "porteurs de pancarte",sous le soleil exactement. Ils étaient nombreux,et diserts. On pourrait même dire qu'ils étaient poètes et inventifs :
"la rolex à 50 ans,la retraite à 60 ans"
"Sarko,boulot,caveau"
"Sarko,le déambulateur est-il fourni avec la réforme ?"
"pour vos retraites,planquez vos milliards en Suisse,c'est net d'impôt !"
"halte au fascisme financier !"
etc
Lorsqu'un chef d'Etat vire les humoristes de la radio nationale,le peuple prend le relais et noircit ses pancartes. Des pancartes qui sont comme des nouveaux "cahiers de doléance",dont le prince ne tiendra aucun compte car il a ostensiblement préféré s'occuper de football plutôt que des retraites. Sans doute a-t-il raison car "le peuple donne son sang et son argent,moyennant quoi on le mène" (Victor Hugo)