... c'est d'ailleurs ce qu'avaient bien compris les Conventionnels de l'an I avec leurs Comités ; et ce fut pourquoi les membres du Conseil de la Commune de Paris, élus le 26 mars 1871, décidèrent à l'unanimité qu'ils ne siégeraient pas sous la férule d'un chef et que tous les actes officiels de la nouvelle assemblée conçus et formalisés par des Commissions, ne seraient validés que par la mention "la Commune de Paris".
Cette nouvelle manière de gouverner abrogeait la verticalité du pouvoir politique, ce fléau générateur de tous les abus et de toutes les injustices, reléguant tout individu au rang de simple sujet, "taillable et corvéable à merci" comme on disait sous la monarchie.
Un pouvoir horizontal, voire transversal, était mis en place* afin que les idées et les projets partant de la base, remontent peu à peu jusqu'en haut pour y être examinés et débattus par des mandataires révocables : on était à l'opposé de la rigidité impériale avec ses décisions à l'emporte-pièce et ses plébiscites !
L'avènement de la "république des ducs", puis l'émergence progressive des régimes démocratiques basés sur des consultations électorales, qui auraient du modifier sinon remettre en question cet état pyramidal, n'ont en réalité rien changer. Ou peu de choses...
La monarchie était de droit divin, immuable, mais ses règles pouvaient être assouplies par le bon vouloir des puissances régionales.
La démocratie "représentative" est une monarchie à durée limitée, centralisée, qui concentre dans l'exécutif tous les pouvoirs : elle est en fait une dictocratie mais on lui préfère le mot plus explicite de "démocrature".
La recherche systématique des "chefs" et l'abandon de tout système de gestion collective est l'une des grandes tragédies de la condition humaine car cela l'a rendu vulnérable et impuissante : cf l'aveuglement du peuple allemand votant pour Hitler et le nazisme.
Le panurgisme n'est-il pas une des clés de l'Histoire ?
* le pouvoir du peuple par le peuple, et pour le peuple.