...car il s'agit bien de cela lorsqu'on découvre, au deuxième degré, que cette histoire (co-écrite avec Arthur Harari et admirablement interprétée oar Sandra Hüller et Swann Arlaud, est en réalité une métaphore.
En effet, cette enquête rigoureuse et maniaque sur les causes de cette chute mortelle, qui oscille tantôt entre l'hypothèse du suicide et la probabilité d'un homicide conjugal, avec comme témoins un enfant mal-voyant et un chien sympa, aurait pu être considérée comme étant un super-exercice hitchcockien (et il est sans doute reçu comme tel par un large public) , donc un polar sophistiqué.
Mais, pour moi, ce vernis s'est écaillé car j'ai vite pris conscience qu'il s'agissait bien d'un cri d'alarme poltique !
La séparation tragique d'un couple franco-allemand, qui s'était formé à Londres et dont l'harmonie conjugale a été peu à peu rongée par la jalousie concernant le projet parallèle de l'écriture d'un roman. Puis, ce rapport s'est encore plus détérioré à la suite d'un accident qui a obéré la vue de leur fils...
Un couple franco-allemand emblématique et indispensable à la construction européenne puisqu'il en serait le ciment !
On pourrait certes, jouer avec cuistrerie aux analystes des "Cahiers du cinéma", mais la seule lecture historique de ce fait divers m'a persuadé qu'il s'agit bien de notre peur en face de la faillite probable de cette fausse Europe, enchaînée au capitalocène mondial, en danger de mort avec la brutale invasion de l'Ukraine et l'implosion trumpiste américaine annoncée...
Le cinéma est visionnaire.
Jean A.Chérasse