A l'instar des "honnêtes gens" de Versailles qui accablaient de quolibets la "tourbe des braillards et des pochards" de la Commune, les éminents et respectacles politiciens de la république bourgeoise se déchaînent contre le phénomène des Nuit Debout, dont la persistance les agace prodigieusement.
Que ce soit le sénateur Bruno Retailleau qui persifle en disant que "ces énergumènes ne doivent pas beaucoup travailler le jour" ou la plupart des burgraves des partis de la droite et du centre qui vocifèrent leur mépris, la palme de la bêtise intolérante revient évidemment à Nicolas Sarkozy qui a osé proclamer que "ces gens-là n'ont rien dans le cerveau "...
Ils démontrent ainsi non seulement leur médiocre idiosyncrasie mais encore leur crétinisme congénital qui n'est pas seulement la caractéristique morale de leur classe sociale. Car ils sont bien incapables d'analyser les raisons pour lesquelles se rassemblent, nuit après nuit, des êtres humains qui veulent ouvrir les fenêtres pour essayer de faire entrer le vent joyeux d'une histoire à venir...
Quant aux autres, enchaînés dans les règles de la fausse démocratie bourgeoise, et broyés par l'impitoyable machoire de l'Etat/Marché, ils en sont réduits aux incantations : "Eh Oh" ! Nous sommes là. La preuve ? "ça va mieux !"
Tant pis pour les pisse-vinaigre et les Trissotins : qu'ils mijotent dans cette autosatisfaction des nantis qu'ils prennent pour de la compétence !
Oui il faut que les atlantes et les cariatides secouent la chape qui pèse sur eux et les empêche d'admirer la voûte étoilée. Il ne s'agit pas de rêver à une humanité parfaite mais de la nécessité de faire avec des humains imparfaits, de nouvelles sociétés inclusives et égalitaires.
Comment partager les fruits de la nature et de la connaissance, protéger les ressources qui se raréfient et travailler à étendre sans cesse les bienfaits inépuisables de la science et de la culture par l'invention de nouvelles formes d'organisation de la vie collective ?
Nuit Debout est un petit pas vers une société de coopération et de partage.
Une société pour "la canaille".