On va certainement beaucoup épiloguer dans le sillage du Brexit, dont les remous ne disparaîtront pas de sitôt, et on va sans aucun doute s'interroger à l'infini sur les motivations réelles de cette "Angleterre profonde" qui a exprimé son désir souverainiste en rejetant une coopération institutionnelle avec les nations du vieux continent.
Faut-il rappeler tout ce que nous devons à cette "Angleterre profonde" qui constitue une trés large partie de notre civilisation, de notre univers mental, de notre culture ?
Cette déplorable affaire du Brexit est la conséquence directe de la mutation du vieux continent en Deutsche Euroland, assaisonnée de Bruxellite eurocratique, où l'on propose un drapeau étoilé pour singer l'oncle Sam, et où l'on se fige pour écouter "l'hymne à la joie" de Beethoven, qui n'est plus aujourd'hui qu'un "hymne au fric"...
Mais, disent les belles âmes, l'Union européenne est démocratique puisqu'elle est dirigée par les chefs des Etats qui la composent, qui ont été eux-mêmes élus par leurs peuples respectifs. C'est une grossière erreur, un déni de démocratie car ces chefs d'Etat n'ont pour seule préoccupation que de défendre leur pré carré et ne pensent pas vraiment "européen".
Et puis un système dit démocratique qui ne s'accompagne pas d'une culture démocratique n'est qu'une coquille vide.
Le néolibéralisme mondialisé a conduit à une érosion à la fois de la démocratie et de la culture en réorganisant les relations sociales sur le seule base des principes économiques, en ne prenant en compte que les intérêts des acteurs commerciaux mondiaux et en oubliant au passage le besoin vital de "liberté, égalité, fraternité".
En outre, la plupart des pays européens sont aujourd'hui confrontés au défi de mouvements migratoires massifs.
D'où la précarisation croissante de la démocratie et des droits de l'homme, une situation que l'UE est dans l'incapacité de maîtriser !
Les craintes et l'absence de confiance des européens constituent un terreau fertile pour les courants populistes et xénophobes qui cherchent à radicaliser et à diviser plus encore la société et mettent gravement en danger la démocratie. L'acculturation et l'inculture en prime.
N'était-ce pas déjà un allemand qui avait dit : "Quand j'entends le mot culture, je sors mon pistolet" ?
Pour donner à la société civile les moyens de façonner une citoyenneté démocratique, il faut un grand souffle culturel. !
"Let it be."