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Billet de blog 28 décembre 2016

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Maurice Failevic

Ce qu'il y a de plus intolérable dans la vieillesse c'est de survivre en regardant partir les autres, tous ceux qui vous ont accompagné et que l'on a aimés, estimés, et qui ont partagé votre combat politique...

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Il faisait partie de la douzième promotion de l'IDHEC (celle de Claude-Jean Philippe), il m'avait succédé à la présidence du ciné-club universitaire. On peut le considérer comme ayant été l'un des pionniers de l'ORTF.

Son nom ? Maurice Failevic. Il vient de décéder à l'âge de 83 ans. 

Serge Reggiani m'avait confié qu'il le considérait comme le meilleur réalisateur de sa génération...

Entré à l'ORTF comme assistant-réalisateur, il y fit ses gammes et se vit confier par Eliane Victor le soin de réaliser un numéro de la célèbre émission "Les femmes aussi". Il enchaîna ensuite documentaires et fictions, seul ou avec l'excellent journaliste que fut Marcel Trillat.

On lui doit notamment "C'était la guerre" et "Jusqu'au bout" qui sont de purs chefs d'oeuvre.

Mais, le téléfilm qui honore la télévision et que je place au dessus des autres est 1788, sans doute le meilleur film historique jamais réalisé. Car, ayant situé son action dans un petit village de Touraine, Maurice Failevic montra par le truchement d'un personnage modeste incarnant le peuple travailleur des campagnes (Guillaume Coquard), le fonctionnement d'une démocratie directe dans l'élaboration des cahiers de doléances à la veille de la Révolution française ; et aussi la grande déception des paysans, après le happening de la nuit du 4 août, lorsqu'on leur proposa de racheter (avec quel argent ?) les terres seigneuriales. Une oeuvre décapante et salutaire, diffusée en 1978.

Car Maurice Failevic savait "filmer rouge" ; il avait adhéré au PCF en 1953 et ne le quitta plus...

De 1986 à 1995, il occupa les fonctions de directeur du département réalisation de la FEMIS (qui a succédé à l'IDHEC) et il a laissé le souvenir non seulement d'un professionnel super-compétent mais aussi d'un être humain sensible et généreux.

Adieu cher camarade Maurice.

NB/ il écrivit la plupart de ses films avec la collaboration de mon ami Jean-Claude Carrière, ou, pour "1788", avec Jean-Dominique de La Rochefoucauld 

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