Les derniers faits divers tragiques qui ont secoué l'actualité ont déterminé les plus hauts responsables du pouvoir à se déplacer et à venir faire état de leur compassion.
« C'est la France qui est en deuil » a déclaré le chef de l'Etat aux habitants de ces petites communes de la Gironde, qui ont été frappées par le téléscopage d'un autocar et d'un camion éradiquant de ce fait, une bonne partie de leurs anciens...
François Hollande a-t-il eu raison de faire ce discours, qui était marqué d'ailleurs par les accents d'une authentique sensibilité ?
Oui dans la mesure où les relations humaines dans une collectivité - fut-elle nationale - nécessitent un regard altruiste sinon l'exigence d'une attitude fraternelle impliquant la mise en oeuvre de la solidarité, comme ce fut le cas notamment lors des catastrophes naturelles.
Mais on peut aussi contester l'exploitation d'une situation de détresse à des fins électoralistes : c'est évidemment la frontière incertaine qu'il convient d'évaluer et qu'il ne faut pas franchir.
D'autant que la compatissance d'Etat est à géométrie variable, ignorant la mort de Rémi Fraisse par exemple ou bien l'épouvantable destin des migrants de Calais ou bien encore les suicides consécutifs à tous ces "plans sociaux" qui plombent notre survie économique.
La souffrance des uns n'exclut pas la souffrance des autres.
La fraternité doit être sans frontières.
NB/ selon une étude de l'INSERM, le chômage provoque en France, chaque année, le décès de 15 à 20 000 personnes !