En effet la situation présente de notre pays ne pourra guère évoluer ni a fortiori changer s'il ne se produit pas un grand mouvement du peuple en mesure de bousculer les dynasties bourgeoises embusquées derrière les oligarchies financières.
Ce grand mouvement qui eût lieu à certaines charnières de notre histoire a pu créer à ce moment là une synergie, c'est à dire une vague de coopération créative, capable de briser les conformismes et suffisamment puissante pour tenter d'éradiquer les injustices...
Ce fut le cas en particulier lors du printemps 1871 comme le rappelle fort opportunément l'éditorial du numéro 72* du bulletin de l'association des "Amies et amis de la Commune de Paris" :
"Celles et ceux qui se côtoyaient sans toujours se connaître, ouvriers, employés, artisans, gens de maisons, intellectuels, tant d'autres encore s'assemblent en agissant. Ils étaient dans l'ombre de la vie quotidienne ; ils passent dans la lumière de l'action publique. En s'engageant, les simples gens se font peuple politique. Les dominés deviennent, un temps trop bref, des acteurs, à part entière, se réunissant en corps, discutant, décidant, agissant, combattant enfin.
Les notabilités les contenaient à la lisière du suffrage universel ? Ils installent les mécanismes d'une démocratie directe. Le droit au travail, proclamé en 1848, restait une abstraction ? Ils jettent les bases d'une République sociale.
Le centralisme napoléonien rabougrissait l'initiative du bas ? Ils proclament les vertus d'une fédération des libertés communales."
Sans la synergie populaire, c'est à dire quand le peuple est aux abonnés absents, la démocratie n'est qu'une enveloppe vidée de son contenu.
Il faut donc impérativement retrouver le sens de l'aphorisme : un plus un font trois !
Une synergie fraternitaire.**
* je note que ce chiffre 72 arrive à point nommé ; il est emblèmatique puisqu'il correspond aux 72 journées d'existence de la Commune de Paris
** cet adjectif, rare, a été réintroduit par Proudhon