A vouloir jouer au plus fin, au plus malin...François Hollande vient de faire un remake de ce petit film des frères Lumière, précédé du titre "l'arroseur arrosé" où on voyait un jardinier, à suite d'une fausse manoeuvre, prendre en pleine figure le jet d'eau qu'il destinait à ses plantes.
Ainsi le Président qui avait, avec perfidie, proposé au Congrès d'inscrire dans la Constitution la déchéance de nationalité pour les terroristes (une idée de la droite), alors qu'il savait parfaitement que cette mesure était totalement inefficace, se trouve dans l'obligation de renoncer à ce projet puisque le Sénat l'a pris au mot et a voté un texte conforme à sa déclaration liminaire de Versailles (la déchéance concernerait les bi-nationaux), qui lui avait valu une standing ovation et les applaudissements unanimes de l'assistance.
Car, entre-temps, cédant à une large partie des élus de sa "majorité" et après la démission fracassante de Christiane Taubira "Garde des Sceaux", le Président avait modifié le texte en supprimant la mention de bi-nationalité. Et c'est ce texte modifié qui a été voté par l'Assemblée nationale...Or, le Congrès ne peut en être saisi que si c'est le même texte qui lui est proposé par les députés et par les sénateurs.
Ainsi, après quatre mois de négociations, de tergiversations, de conciliabules en tous genres ...et tout cela pour promouvoir une mesure inutile - la classe politique française, et en premier lieu le Président de la République et son Premier Ministre, viennent non seulement de se couvrir de leur ridicule insignifiance mais aussi et surtout de leur impuissance à s'unir contre l'abominable fléau qu'est le terrorisme.
Et, cerise sur ce gâteau avarié, les trémolos dans la voix de Cambadélis, le patron solférinien, "demandant pardon aux Français" comme le fit jadis un vieux Maréchal chevrotant après la raclée de mai-juin 1940.
Aurions-nous enfin touché le fond ?
NB/ cf l'excellent billet de Juliette Keating "Par ici la sortie !"