...au moins les choses sont claires, et tous les blas blas du type ni droite ni gauche, la fin du système des partis, l'obsolescence des pesanteurs sociologiques et des intérêts corporatifs, etc...prennent désormais le chemin du grand magasin des accessoires du passé et des sujets de thèses.
Ainsi, en un peu plus de trois mois, Emmanuel Macron aura-t-il rendu caduque la célèbre analyse de René Rémond sur les trois droites françaises, la légitimiste, l'orléaniste et la bonapartiste. Et même si on pourrait à la rigueur envisager de reconnaître que le message macronien a un ventre orléaniste surmonté par la tête d'un premier Consul, la nouvelle droite libérale qui vient de s'emparer du pouvoir est l'incarnation de la volonté managériale des classes possédantes.
Par certains côtés, elle est l'écho moderniste de cette droite versaillaise, pilotée par Adolphe Thiers, qui avait réussi en 1871, à convaincre une assemblée monarchiste que la meilleure manière de combattre le péril social était finalement de choisir une république conservatrice !
Nous voilà donc embarqués pour une croisière productiviste et technocratique sur un paquebot où toutes les bonnes cabines sont occupées par les "honnêtes gens" et les riches.
Quant à ceux qui n'ont pas de hublots ou qui croupissent dans la soute, on leur jettera de temps à autres quelques épluchures ou quelques quignons de pain de façon à ce qu'ils puissent encore faire face à leurs obligations de "portefaix de tout le poids humain".
La lutte des classes n'est pas "une guerre fraiche et joyeuse".