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Billet de blog 29 août 2020

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De soignant... à patient

Je ne veux pas lâcher, j’arrive plus tôt et pars plus tard du travail, je ne fais pas de pause. Je ne peux pas compter sur la cadre de santé car bien que sympathique elle ne connait pas notre travail ! Tout cela dure 10 mois, j’y pense 24h/24. Au fil du temps je sens que ma mémoire me fait défaut, j’ai des troubles de la concentration, des troubles du sommeil...

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Illustration 1

 J’ai 55 ans, voici mon parcours :

24 ans comme infirmier dans la marine nationale. Soignant à l’hôpital, sur des bases à terre, des bateaux, outre-mer…

Je quitte la royale en 2009 et postule dans un centre hospitalier. Le DRH me propose le service de psychiatrie. Je n’y ai jamais travaillé mais évidemment j’accepte. Je me forme, je suis bien entouré car il s’agit d’une spécialité à part entière. Je m’y plais, je travaille dans différents services du pôle. Depuis 2015 j’étais dans un Centre Médico Psychologique. Le travail y est très spécifique = visites à domicile, entretiens infirmier, activités thérapeutiques, travail de liaison avec les autres structures… 

A 3 mois d’une titularisation, en 2019 suite à une blague peut être maladroite, je suis convoqué par la DRH (la convocation se passe très bien) puis par le cadre sup qui lui me tend un post-it en me disant tu changes de pôle, téléphones à ce numéro, tu vas en EHPAD. Un peu choqué je prends sur moi et me retrouve dans une résidence avec 80 lits. Je commence 4 jours en doublon puis intègre le roulement, (1 infirmier du matin, 1 de journée et 1 du soir). A ce moment-là je suis solide mais me rend compte que je ne fais plus le même métier que tout est différent et que cela fait presque 10 ans que je ne suis plus dans le soin proprement dit. De plus certaines collègues sont froides avec moi (je remplace leur meilleure copine). Elles font partie des murs, sont là depuis au moins 10 ans.

Je ne veux pas lâcher, j’arrive plus tôt et pars plus tard du travail, je ne fais pas de pause. Je ne peux pas compter sur la cadre de santé car bien que sympathique elle ne connait pas notre travail !!! Tout cela dure 10 mois, j’y pense 24h/24. Au fil du temps je sens que ma mémoire me fait défaut, j’ai des troubles de la concentration, des troubles du sommeil, je vais travailler la boule au ventre, la charge de travail augmente (avec la pandémie de Covid entre autres). 

Arrive le mois de juillet, je suis en vacances et là tout s’écroule. Je me sens nul je suis incapable d’analyser les choses, l’angoisse m’envahit. Je ne veux plus retourner sur ce poste. Je finis par consulter mon médecin traitant qui me fait une prescription médicamenteuse et me met en arrêt de travail. Mais mon état ne s’améliore pas, ce dernier décide donc d’une hospitalisation en psychiatrie afin de mettre en place un traitement adapté et surtout que je me pose.

C’est de cette clinique que je vous écris ce message. De plus j’ai dû choisir un établissement à distance de chez moi au vu de mes antécédents professionnels. 

Je dois à présent me reposer mais comment ne pas penser à mon futur ?

Ma famille et mes amis me disent : soignes toi, penses à toi, facile à dire…

Août 2020

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Un témoignage à retrouver ici : https://www.violencedutravail.com/de-soignant-a-patient/

Ce témoignage nous a été envoyé suite à la publication d'un autre témoignage. Si vous avez envie de raconter ce que vous vivez au travail, quelque soit votre métier, votre secteur d'activité, écrivez nous à l’adresse suivante : contact@violencedutravail.com 

Il n’y a pas de format pour témoigner, faites comme vous le sentez, écrivez nous avec vos mots ou racontez le nous.

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