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Billet de blog 17 mars 2022

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Anne Hidalgo : des propositions sur l'éducation, pour bâtir l'avenir

Un groupe de travail local du PS a travaillé sur l’éducation et la lutte contre les discriminations. Très convaincus par Anne Hidalgo, ils ont même proposé d’aller plus loin. Pour des raisons très spéciales, ce texte n’a pas été publié. Le voici donc, confié par l’autrice principale.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Ce texte est la réutilisation d’un texte validé par un groupe de réflexion local du Parti socialiste  de 6 personnes.

Un autre texte a été retenu à cause d'une sécession de deux personnes qui visiblement étaient chargées d’un « ethic washing » en faveur d'un mercenaire "d'éléments de langage avec crédibilité", lequel a eu un rôle important dans le renforcement des inégalités sociales dans l'éducation. On peut faire le calcul (avec 40% de 800 000 jeunes dans une génération pendant 20 ans). Si cette estimation plausible est bonne, il aurait volé l'avenir à environ 6 millions d'enfants issus des milieux populaires  :

  • En 1999, un ministre avait besoin qu’on lui dise que c’était inutile de dépenser de l’argent pour les plus faibles scolairement, ce monsieur a fait un beau rapport pour l’établir. Pourtant les 20% les plus faibles scolairement au collège étaient en désespérance comme aujourd’hui. Les moyens n’étaient pas mis et, comme encore aujourd’hui, les gamins les plus faibles finissaient en 3ème des savoirs faibles et la confiance en soi détruite, mais ce n’était pas son problème.
  • Une personne de la fausse gauche voulait qu’on dise que la cause des inégalités sociales du système éducatif, était un complot des élites, pas de problème le monsieur s’exécutait. Pourtant les travaux de Steele & Aronson (1995), donnaient une autre explication plus crédible qui permettait en plus d’atténuer les mécanismes qui créaient les inégalités.
  • En 2013, il fallait valoriser l’université. Pas de problème le monsieur proclamait que les jeunes qui n’allaient pas à l’université étaient des humiliés du système éducatif, ce qui renforçait bêtement la dévalorisation des études professionnelles, et créait un sentiment d’échec pour les jeunes qui échouaient à l’université (95% des bacs pro qui essaient), mais ce n’était pas son problème. D’ailleurs, il a récidivé en 2021, sur une commande de l’observatoire des inégalités.
  • En 2018, le monsieur a vanté le management par le chiffre voulu par Blanquer alors que ce type de management est une catastrophe dans les domaines complexes où l'humain est prégnant.
  • Et dans le même temps, le monsieur a soutenu les réformes de Blanquer dont la réforme du lycée général alors qu’elle était bâtie sur un diagnostic faux et une prétendue démarche cognitive qu’auraient les jeunes pour s’orienter qui ne correspond pas à la réalité. Le résultat est un lycée général profondément inégalitaire.
  • etc.

Comme le texte écarté pour permettre le « ethic washing » valait la peine d’une publication, une amie me l’a confié. Un texte militant qui appréciait les propositions d’Anne Hidalgo et qui donnait des éléments de débats pour aller plus loin.


Avec Anne Hidalgo, des propositions sur l'éducation, pour bâtir l'avenir

Introduction

L’éducation des enfants et des jeunes est au centre du programme d’Anne Hidalgo, pour une France réconciliée, pour une France pour tous, pour une France qui a l’énergie pour affronter dans la justice les grands défis avenir.

L’école a été déstabilisée par Jean-Michel Blanquer, un ministre autoritaire qui a diminué les moyens au-delà du raisonnable (environ 8000 postes d’enseignants en moins), qui a favorisé l’école privée aux dépens de l’école publique, qui a remis en cause le principe de la laïcité, qui a diminué les enseignements généraux au lycée professionnel de 15%, qui a conduit une réforme du lycée général qui renforce les inégalités sociales et genrées de l’orientation, qui prend ses décisions sans écouter les personnes concernées, et qui a montré son amateurisme lors de la gestion du Covid avec des décisions inapplicables et des établissements le plus souvent informés la veille.

La France est le pays dont le système éducatif renforce le plus les inégalités de départ. Alors que la réussite en licence est corrélée avant tout avec les acquis à l’entrée en 6ème, les moyens ne sont pas mis pour que les acquis en fin de CM2 ne soient plus corrélés avec le lieu d’habitation et les origines sociales.

Le projet d’Anne Hidalgo pour l’éducation est dans le prolongement de la grande loi de refondation de l’école de 2013 sous le gouvernement de Jean-Marc Ayrault dont le dessein était de donner aux élèves une culture commune, fondée sur les connaissances et compétences indispensables, qui leur permettra de s'épanouir personnellement, de développer leur sociabilité, de réussir la suite de leur parcours de formation, de s'insérer dans la société où ils vivront et de participer, comme citoyens, à son évolution.

Anne Hidalgo veut une école inclusive, qui permet la réussite de tous les enfants, qui considère les enseignants et qui promeut les valeurs de citoyenneté et de respect. 

Ce projet, nous voulons le faire connaître, nous voulons être prêts et prêtes à aider à le mettre en place par l’action de nos élus ou par nos engagements dans des associations. Nous voulons aussi donner des propositions pour le compléter.

1 - Pour permettre la réussite de tous les élèves

Les actions prioritaires d’Anne Hidalgo

  • Casser les ghettos scolaires où l’entre-soi n’est pas propice aux apprentissages,
  • Accueillir à l’école tous les enfants porteurs de handicap,
  • Revaloriser les salaires et la formation des enseignantes,
  • Créer un service de la petite enfance,
  • Promouvoir à l’école les valeurs de la citoyenneté et du respect,
  • Faire de la lutte contre le harcèlement scolaire une grande cause nationale,
  • Déployer des programmes d’actions pour l’égalité entre les filles et les garçons, et pour la lutte contre les discriminations.

Pour aller plus loin

  • Associer la société civile en diffusant les mécanismes cognitifs qui sont à l’origine des inégalités

Pour lutter contre les inégalités, il faut comprendre comment elles se forment et éviter de déclencher un mécanisme de prophétie autoréalisatrice. Aussi, il est nécessaire de ne plus inviter les sociologues qui sont incapables de prendre en compte l’autonomie des acteurs, car cela conduit à un déterminisme fataliste.

  • Mettre les moyens pour réussir l’école inclusive

Les pays qui ont réussi les classes hétérogènes avaient au maximum 24 élèves par classe, et des enseignant·es en surnombre. Le vivre ensemble demande des médecins scolaires, des infirmiers ou infirmières, des travailleuses et travailleurs sociaux, des psychologues. L’inclusion des jeunes en situation de handicap demande des accompagnateurs et accompagnatrices, mais aussi des enseignant·es s spécialisés pour apprendre les connaissances nécessaires à leur autonomie aux enfants porteurs de certains handicaps qui gênent les apprentissages des fondamentaux.

  • Rendre attractif tous les établissements

Les écarts entre les niveaux des établissements entrainent tant des injustices pour les jeunes qui n’auront pas les mêmes possibilités de réussite d’études, tant une fuite vers le privé des parents qui en ont la possibilité.

  • Relayer les actions des parents d’élèves pour améliorer le quotidien de leurs enfants

Les parents d’élèves sont informés sur la vie des établissements. Il est opportun de les soutenir chaque fois que des décisions qui entravent la réussite de tous enfants sont imposés par la technostructure, en particulier sur ce qui a trait au manque de moyens.

2 - Pour une école qui s’ouvre à son environnement

Les actions prioritaires d’Anne Hidalgo

  • Déployer les pédagogies ouvertes sur l’environnement, sur la ville et sur internet
  • Faire rentrer les artistes dans les écoles pour dialoguer avec les élèves

Pour aller plus loin

  • Donner aux élèves la rigueur d’analyse qui permet de démonter les fakenews

Le manque de capacité logique de certains élèves Bac+5 commence à inquiéter les entreprises. Sont en cause : la diminution des heures de maths, le manque de formation des professeurs des écoles pour enseigner les sciences, les programmes de lycée trop ambitieux qui obligent à un survol et les méthodes pédagogiques inefficaces.

3 - Pour une orientation éclairée de tous les jeunes

Les actions prioritaires d’Anne Hidalgo

  • Supprimer Parcoursup au profit de règles plus justes et humaines d’accès à l’enseignement supérieur et améliorer l’accompagnement des lycéennes et lycéens dans leur choix
  • Garantir un accompagnement individualisé aux élèves qui décrochent scolairement

Pour aller plus loin

  • Prendre en compte que, pour la moitié des élèves, le premier pas d’orientation est après la troisième

Les questions qui se posent pour Parcoursup se posent aussi pour AFFELNET (le logiciel d’affectation après la troisième) pour les orientations vers le lycée professionnel notamment, et ceci avec la même acuité pour les élèves concerné·es.

  • Reprendre les réformes des lycées

Il convient de rétablir la part des enseignements généraux en lycée professionnel qui a été supprimée par Blanquer.

La réforme du lycée général doit être revue. Elle est bâtie sur un déni que l’élimination par le français se faisait avant le lycée général, sur un déni du rôle fonctionnel des mathématiques dans l’enseignement supérieur et sur une hypothèse fausse concernant chemin cognitif que ferait un jeune pour s’orienter. Il est nécessaire d’avoir plusieurs parcours de maths au choix de manière d’avoir les techniciennes, techniciens, ingénieures et ingénieurs nécessaires à la gestion des changements dus au climat, et des économistes et sociologues rigoureux avec les chiffres. Il serait souhaitable de revenir à des ensembles de matières cohérents permettraient une meilleure lisibilité des conséquences sur l’orientation et une possibilité de faire connaître les métiers associés.

  • Remettre un bac national dont la valeur ne dépend pas de l’établissement

Le nouveau bac de Jean-Michel Blanquer dépend des habitudes de notations des établissements. Dans la même situation, les Etats-Unis ont vu fleurir des officines privées qui font passer des examens payants (préparés par des lycées privés) qui sont présumés garantir un niveau national. Ce n’est pas souhaitable.

  • Créer des parcours de formations pour tous les envies et tous les profils d’élèves

Une des raisons du mécontentement de l’orientation par Parcoursup est qu’il n’y a pas assez de places pour tous les élèves qui veulent continuer leurs études.

Les places où l’élève se sent valorisé·e sont insuffisantes en lycée professionnel. Les élèves les plus faibles scolairement se retrouvent dans des filières qu’ils ou elles n’ont pas vraiment choisi et qui n’ont pas toujours de débouchés professionnels. C’est un sujet aujourd’hui impensé, mais fondamental pour revaloriser les formations professionnelles.

À l’issue du bac professionnel, l’offre de formations que les élèves ont une chance raisonnable de réussir est insuffisante. Ce n’est pas le cas de l’Allemagne qui réserve des formations en nombre suffisant à leurs élèves issues de parcours techniques. Le taux d’échec à l’université en France des élèves titulaires d’un bac professionnel est de 95%. 

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