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Billet de blog 8 juin 2025

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Carnet de Sainté de Zac Deloupy

« Je la dessine, je la cartographie comme un explorateur au XVIIIe siècle ». Le regard et les mains de Zac Deloupy transforment Saint-Étienne en un carnet de voyage pour tordre le cou aux idées reçues sur la ville aux sept collines.

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Illustration 1

« Le croquis d’extérieur, ça délie la main et ça dégage l’esprit. » (Deloupy)

D’habitude, Deloupy fait du dessin presse ou de la bande dessinée. Là, il a croqué sa ville, ma ville, Saint-Etienne.

Comme il l’explique dans les premières pages, « Carnet de Sainté » c’est un clin d’œil au carnet de santé bleu. Pour une ville parfois malade, parfois en rémission, usée, bosselée (il y a sept collines), malmenée, mais toujours vivante et surtout toujours aimée par la plupart de ses habitants.

Il s’est promené, pour le plaisir, dans les quartiers de la ville, s’est assis çà et là, s’est appuyé contre un mur, a parfois dessiné en regardant par la fenêtre. Il y a du noir, de la couleur (parfois seulement quelques touches).

Oui, à Saint-Etienne, il y a eu des mineurs, ce n’est pas pour autant que la cité est sombre et que les citoyens sont tristes. Deloupy, à travers ses illustrations (toutes référencées par le lieu), présente plusieurs aspects, des quartiers, des personnes, il évoque quelques rencontres. Des gens lui demandent pourquoi il dessine (il dit d’ailleurs que seuls les vieux et les pigeons lui parlent – sans doute parce que, eux, ils ont le temps….)

Les lieux choisis sont connus ou un peu moins. Certains nous parlent, pour d’autres on se dit « tiens, je n’avais pas fait attention »…

Finalement, c’est ça, Zac nous ouvre les yeux, nous montre tout ce qu’on oublie, qu’on regarde sans voir, sans contempler, sans s’imprégner du « décor », du contexte.

Vingt-huit centimètres par vingt, un élastique pour marquer la page ou fermer l’album en rajoutant une feuille morte, un ticket, une photo…une belle couverture cartonnée, ce livre est magnifique. Il peut être offert mais on peut également se faire plaisir en l’achetant. C’est un objet d’art avec cent quatre-vingts dessins variés, parlants, vivants (j’ai cherché mon vélo ou ma silhouette 😉) ça donne envie de le feuilleter, de regarder en détails au fils de plusieurs lectures.

Parce qu’il faut bien le dire, chaque page doit être observée de près pour ne rien rater et même voir plus loin, au-delà de ce qui est tracé : tout l’amour d’un dessinateur pour l’endroit où il a grandi, où il vit encore et qui ‘il sait mettre en valeur pour le plus grand bonheur des habitants et des expatriés qui, grâce à ce carnet de Sainté, garderont les yeux émerveillés et des souvenirs heureux de Saint-Etienne.

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