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Billet de blog 17 juillet 2025

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Tu seras mon père de Metin Ardit

Vérone, 1978. Renato entretient avec son père une relation merveilleuse, que bouleverse l’enlèvement cet homme par les Brigades rouges. Lorsqu’elles le relâchent, il se suicide. Renato et sa mère s’exilent en Suisse. Dix ans plus tard, il est inscrit dans un internat de Lausanne. Il y croise le professeur Paolo Mantegazza. Renato voit en lui un père de substitution.

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Illustration 1

Le pardon, demande de la force autant que de la tendresse. Ce sera lui qui permettra à celui qui pardonne de retrouver son bonheur qui lui semblait inatteignable. 

Renato a sept ans et il est très complice avec son papa qui l’aime tendrement. Pourtant, ça n’a pas suffi. Son père, un industriel italien, resté deux mois aux mains des Brigades Rouges (le récit se déroule en 1978) a été détruit. Ne retrouvant plus un équilibre dans sa vie, il a choisi de se suicider. Pour son fils, c’est très dur, il se pose des questions, culpabilise.

Sa mère s’installe avec lui en Suisse, et en fin de scolarité, l’inscrit en internat. Ce n’est pas simple pour lui, c’est un adolescent un peu solitaire. Mais, par l’intermédiaire d’un professeur de théâtre, il s’épanouit et trouve sa place. Un lien se crée entre eux, très profond, unique fait d’admiration et de respect. Ils échangent sur de nombreux thèmes dont celui des Brigades Rouges. Cela permet à Renato de voir ses membres et leurs actions avec un regard différent et ça l’interpelle beaucoup. Il grandit, on le voit devenir adulte, s’interroger sur son passé, sa position de privilégié.

Retrouver le style de Metin Arditi est un vrai régal littéraire. Chacun de ses romans est une découverte, il n’aborde pas les mêmes sujets. Et dans tout ce qu’il exprime, il ne survole pas, il approfondit et nous renvoie des questions en pleine face.

Son écriture est de qualité, les phrases sont bien construites, le vocabulaire ciblé, bien choisi. C’est vraiment un grand écrivain !

Ce récit parle de pardon, de ce qu’on donne, de ce qu’on reçoit, du cheminement de chacun vers le futur, en tenant compte (ou pas, ou un peu) du passé. Il est question d’amour, de passion, de ce qui animait les Brigades Rouges (et cet éclairage est très intéressant quand, comme moi, on n’a eu qu’un aperçu forcément superficiel de leurs actions, revendications etc), de famille, d’amitié, de taire ou de savoir…

Les protagonistes ont une part d’ombre, ce sont de très beaux portraits, intimistes, délicats, réussis.

Les chapitres, plutôt courts, donnent du rythme à l’histoire. Il y a également quelques échanges de courriers qui offrent une autre approche avec l’opinion de chacun.

J’ai énormément apprécié cette lecture ! C’est un coup de cœur, pour le fond, la forme et toutes les émotions procurées.

NB : Je trouve que la quatrième de couverture en dit trop, donc, volontairement, dans mon avis je n’en dis pas plus sur le devenir des personnages.

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