Dans l'antiquité grecque et romaine, l'ombrelle était un signe de puissance divine et humaine. L'Église catholique l'utilise sous le terme d'ombrellinos pour couvrir le pape et les évêques dans leurs édifices religieux respectifs. Catherine de Médicis l'introduit en France en tant qu'accessoire de mode féminin porté par des pages. En 1712, Anne de Bavière, qui porte une ombrelle en toutes circonstances, créé la mode appelée des parisiennes. Au 19ème siècle, il devient individuel et portatif et s'utilise dans la rue. Les bains de mer sur les plages du Nord, apparus dans les années 1820, amènent l'ombrelle sur les plages, où le teint des bourgeois et aristocrates doit rester pâle (à cette époque et jusqu'à l'entre-deux-guerres, être bronzé était un signe d'appartenance à une classe sociale qui travaille au soleil, donc inférieure), donnant par ailleurs naissance au parasol.
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L'ombrelle est un symbole de souveraineté en Asie, entre autres dans les régions de culture bouddhique. Le grand stûpa de Sanchi, remontant au iiie siècle avant notre ère, est couronné d'un mât portant trois ombrelles superposées. Ces ombrelles, stylisées, couronnent également les stûpas de Birmanie (hti incrustés de pierreries) et le toit de certains temples au Laos et en Thaïlande. Dans le bouddhisme tibétain, l'ombrelle qui protège de la souffrance fait partie des huit signes auspicieux. L'ombrelle blanche était un attribut des souverains d'Inde et d'Asie du Sud-Est indianisée, notamment de ceux de Birmanie, du Royaume de Champā et du Laos (elle est représentée par exemple sur les armoiries du Cambodge et sur celles du Laos avant 1975).
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L'ombrelle est la masse arrondie qui constitue une méduse. "Nous allions en avant, pendant que voguaient au-dessus de nos têtes des méduses dont l'ombrelle opaline ou rose tendre nous abritait des rayons solaires." (Jules Verne).
L'ombrelle est aussi un mollusque (de la famille des Opisthobranches) caractérisé par un pied large, une coquille blanche, presque plate et ovale, vivant dans les mers chaudes.
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En argot, avoir un bec d'ombrelle c'est voir une tête antipathique. Se trouver bec d'ombrelle / se mettre en bec d'ombrelle, c'est Être en défaut, être frustré, être désappointé, déçu / se laisser atteindre (par obus).
"Une marmanche (gros obus) vient tout bouziller. Et alors on ne songe plus qu'à se planquer (se blottir dans un coin) comme on peut ; il ne s'agit pas d'avoir les foies (avoir peur) ou les grelots (trembler de tous ses membres), mais si on peut en jouer un air (se sauver) en temps voulu, cela vaut mieux que de se mettre en bec d'ombrelle (se laisser atteindre)." (Propos d'un Poilu des Hautes-Pyrénées, 1918)
"Je crois qu'ils sont allés un peu fort avec leurs munitions, en premier, et que maintenant ils se trouvent bec d'ombrelle." (Lettre de combattant, 1915)
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