Souveraineté déléguée ou souveraineté exercée ?
La démocratie élective repose sur une contradiction fondatrice : elle prétend incarner la souveraineté populaire tout en la déléguant à des représentants peu révocables, rarement redevables, et souvent en conflit d’intérêt lorsqu’il s’agit de redéfinir les règles du pouvoir. Une assemblée parlementaire devrait permettre aux différentes tendances de délibérer et de décider. Mais lorsque le Parlement devient un simple organe d’enregistrement des décisions présidentielles, il cesse d’être représentatif et devient décoratif.
Le conflit d’intérêt des élus constituants
Demander à des élus de réformer les institutions qui les nomment, les protègent et les reconduisent, revient à confier à des joueurs la rédaction des règles du jeu. Ce refus de confier au peuple la refondation démocratique est révélateur d’une peur légitime : celle d’une démocratie réelle, fondée sur des auditions contradictoires, des experts sous serment, des médiateurs pédagogiques, et des citoyens tirés au sort capables de comprendre, délibérer et décider.
Vers une architecture citoyenne des pouvoirs
Le Parlement citoyen ne doit pas seulement voter les lois, mais aussi définir les politiques sociales, économiques, pénales et internationales.
• Les politiques éducatives, culturelles et monétaires doivent être confiées à des chambres citoyennes distinctes
• Le pouvoir exécutif doit appliquer les politiques votées, non les définir
• Le pouvoir judiciaire doit appliquer la politique pénale sous contrôle des chambres des poursuites
• Les serviteurs élus doivent être révocables, redevables, et choisis pour exécuter, non pour gouverner
• Les citoyens doivent pouvoir initier, comprendre et contrôler les décisions publiques
Ce modèle repose sur une séparation fonctionnelle des pouvoirs, une pédagogie active de la décision, et une cohabitation non fusionnelle entre savoirs, citoyens et responsabilités. Il ne s’agit pas de rejeter toute forme d’élection, mais de refuser qu’elle soit confondue avec la souveraineté. Il s’agit de réhabiliter le peuple comme sujet politique, capable d’exercer, comprendre et contrôler les choix qui le concernent.
Ce n'est pas la vérité qui divise et affaiblit.
C'est le refus de la chercher ensemble.
Liens vers la Constitution Provisoire de Transition
Le texte : http://lc.cx/CPT-pdf
Les questions fréquentes : http://lc.cx/FAQ-CPT
Le site : http://cpt.wikicratie.fr
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