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Billet de blog 1 novembre 2025

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Violences conjugales et précarité masculine : une boucle invisible

En 2024, 76 femmes de plus que d’hommes ont été tuées par leur conjoint. Dans le même temps, 100 à 150 hommes séparés sont morts dans la rue. Et si ces deux excès, loin de s’opposer, révélaient une dissymétrie structurelle dans la reconnaissance du droit à la sécurité ?

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L’asymétrie des morts conjugales

En France, les chiffres sont brutaux : 107 femmes tuées par leur (ex-)conjoint en 2024, contre 31 hommes. L’écart est de 76 victimes. Ce déséquilibre est reconnu, médiatisé, et fait l’objet de politiques publiques.

Mais dans le même temps, 912 personnes sans-abri sont mortes dans la rue. Parmi elles, environ 85% étaient des hommes. Si l’on estime que 15 à 25% de ces hommes ont basculé dans la rue après une séparation conjugale, cela représente entre 100 et 150 décès masculins liés à une rupture.

Illustration 1


Une dissymétrie de reconnaissance

• Les femmes victimes de violences conjugales bénéficient d’une reconnaissance sociale, juridique et politique croissante.
• Les hommes précarisés par une séparation sont invisibles dans les politiques du soin, du logement et de la médiation.
• La légitime défense féminine est parfois reconnue ; la détresse masculine post-conjugale ne l’est jamais.
• La cohabitation post-séparation est rarement possible, mais son refus peut provoquer une mise en danger vitale.
• L’homme expulsé du foyer sans solution n’a ni statut, ni relais, ni droit reconnu à la sécurité.

Une boucle structurelle de violence

Et si ces deux excès — féminicides et morts masculines dans la rue — formaient une boucle ? Et si l’absence de sas de sortie pour les hommes séparés, leur invisibilité, leur précarisation affective et sociale, participaient indirectement à des passages à l’acte violents ? Il ne s’agit pas d’excuser. Il s’agit de penser. De modéliser. De reconnaître que la dissymétrie du droit à la sécurité post-conjugale peut produire des effets systémiques.

Vers une symétrie de protection

• Reconnaître les seuils de vulnérabilité masculine sans nier les violences faites aux femmes.
• Créer des dispositifs de sortie conjugale pour tous, sans hiérarchie de légitimité.
• Repenser la légitime défense sociale comme droit à la survie, au logement, à la dignité.
• Refuser les cloisonnements entre politiques de lutte contre les violences et politiques de lutte contre la précarité.


Une Constitution digne de ce nom garantirait la sécurité aux plus vulnérables.
Dans son préambule ET dans la réalité.



Ce n'est pas la vérité qui divise et affaiblit. C'est le refus de la chercher ensemble.

Liens vers la CPT (proposition de Constitution Provisoire de Transition)
Le texte : http://lc.cx/CPT-pdf
Les questions fréquentes : http://lc.cx/FAQ-CPT
Le site : http://cpt.wikicratie.fr
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