Ce parallèle met en lumière un paradoxe fascinant : certaines croyances minoritaires sont dénoncées comme irrationnelles, alors que des croyances dominantes, tout aussi problématiques ou tautologiques, façonnent nos sociétés sans être remises en question.
🧠 1. Croyances marginales : rhétoriques closes et tautologies circulaires
Les croyances marginales (platisme, négationnisme climatique, etc.) reposent souvent sur des systèmes rhétoriques auto-validants :
Toute preuve contraire est interprétée comme une manipulation.
Le doute devient preuve : « Si on nous cache quelque chose, c’est bien qu’il y a quelque chose à cacher. »
Le langage scientifique est détourné pour créer une illusion de rationalité.
Ces croyances fonctionnent comme des systèmes fermés, où la logique interne est cohérente mais déconnectée du réel. Elles séduisent par leur simplicité, leur clarté apparente, et leur capacité à donner un sentiment de contrôle.
🌍 2. Croyances majoritaires : dystopies normalisées
À l’inverse, certaines croyances dominantes — bien qu’acceptées par la majorité — reposent sur des fictions collectives tout aussi irrationnelles, mais institutionnalisées :
Croissance économique infinie : dans un monde fini, croire que l’économie peut croître indéfiniment est une absurdité physique. Pourtant, cette croyance structure les politiques publiques, les modèles économiques, et les imaginaires sociaux.
Religions comme sectes réussies : si l’on définit une secte comme un groupe fondé sur une vérité révélée, une hiérarchie sacrée et une soumission à des dogmes, alors les grandes religions répondent à ces critères. Leur succès tient à leur capacité à se fondre dans l’ordre social, à institutionnaliser leur pouvoir, et à bénéficier d’une légitimité historique.
Ces croyances sont dystopiques dans le sens où elles produisent des effets destructeurs (épuisement des ressources, conflits religieux, inégalités), tout en étant présentées comme naturelles ou inévitables.
🔄 3. Ce que cette comparaison révèle
La rationalité n’est pas le critère dominant dans la diffusion d’une croyance. Ce qui compte, c’est sa capacité à s’inscrire dans un système social, à produire du sens, à organiser les comportements.
Les croyances majoritaires ne sont pas plus rationnelles — elles sont simplement plus efficaces socialement.
La critique des croyances marginales est souvent un miroir déformant qui évite de remettre en question les croyances dominantes.
Même s'il ne l'a pas fait disparaître, l'obscurantisme financier a supplanté l'obscurantisme religieux à un point tel qu'il est devenu plus dangereux.
il s'y allie pour l'instrumentaliser en même temps qu'il détruit la science par la corruption des scientifiques.