Le soir du second tour, on entendait plusieurs ténors de la majorité gouvernementale défendre le «paquet fiscal» avec un même argument. «80 euros de pouvoir d’achat en plus par mois pour 6 millions de Français», nous disait-on. Le paquet fiscal avait, il y a quelques mois, d’autres objectifs
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Le soir du second tour, on entendait plusieurs ténors de la majorité gouvernementale défendre le «paquet fiscal» avec un même argument. «80 euros de pouvoir d’achat en plus par mois pour 6 millions de Français», nous disait-on. Le paquet fiscal avait, il y a quelques mois, d’autres objectifs que de simplement distribuer du pouvoir d’achat aux Français et il y a dans la loi TEPA (l’autre nom du « paquet fiscal ») d’autres mesures. Admettons qu’au moment de le défendre, il faille en simplifier les objectifs et les moyens. Mais ce n’est pas une raison pour donner un chiffre gonflé. Christine Lagarde, interrogée par le Parisien le 20 février 2008, annonçait que le dispositif « heures supplémentaires » avait coûté en exonérations de charges sociales et impôts 162 millions d’euros en décembre 2007, pour 46 millions d’heures supplémentaires. L’ACOSS publiait un communiqué de presse détaillant ces chiffres quelques heures plus tard. Il faut rajouter à ces chiffres du mois de décembre les entreprises, plus petites, qui ne font que des déclarations trimestrielles de leurs heures supplémentaires. En réintégrant dans le calcul ces entreprises et en ne tenant compte que du mois de décembre (qui est le meilleur des trois mois d’application du dispositif), on arrive à 233 millions d’exonération au mois de décembre, au maximum. Pour 6 millions de salariés concernés, cela fait moins de 40 euros par mois. Les 80 euros annoncés partout correspondent en fait à l’objectif du dispositif et non sa réalisation. Voilà qui nuance un peu, non ?
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