Romaric Godin dans le journal La Tribune :
"Manuel Valls a dressé un réquisitoire en règle de la politique monétaire de la BCE, l'accusant de mener une politique trop restrictive.
« La Banque Centrale Européenne mène une politique monétaire moins expansionniste que ses consœurs américaine, anglaise ou japonaise », a déclaré le Premier ministre. Selon lui, le risque est que les efforts réalisés par la France soient « balayés » par l'euro fort.
Cet antienne est assez classique dans le discours politique de tous bords en France, mais, ici, Manuel Valls a pris un curieux engagement : « ce sujet, je veux l'aborder très directement. » Comment comprendre cette phrase ? Doit-on y voir la volonté de la France de définir une politique de change pour la BCE afin de soutenir la croissance ?
Aujourd'hui, très clairement, le Premier ministre français ne peut rien faire. L'article 130 du Traité de Fonctionnement de l'union européenne (FTUE), interdit explicitement à la BCE « d'accepter des gouvernements des Etats membres des instructions. » Pire même, par ses propos, le Premier ministre français est en infraction avec ledit article qui indique que les gouvernements « s'engagent à respecter ce principe et à ne pas chercher à influencer la BCE. »".