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Billet de blog 28 mars 2014

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En affrontant le Venezuela, Obama s'isole de l'Amérique latine

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Le cinéaste Oliver Stone, co-auteur récemment d'un ouvrage consacré aux "erreurs" des présidents américains, critique avec virulence la politique d'Obama.

Oliver Stone et le politologue Mark Weisbrot reviennent plus spécifiquement sur la politique américaine en Amérique latine. Voici les grandes lignes de leur article publié en espagnol sur le site de La Jornada et en anglais sur celui du Boston Globe.

L'administration Bush avait tenté ouvertement d'isoler le Venezuela de ses voisins, mais cette stratégie a abouti à l'isolement de Washington. Le président Obama, lors de sa première rencontre avec les dirigeants du continent à Trinidad en 2009, avait promis un nouveau départ. Mais aujourd'hui, son administration est encore plus isolée que la précédente et en grande partie pour les mêmes raisons.

Cette impasse est illustrée par l'impossibilité des USA d'obtenir un vote hostile au Venezuela lors de la réunion de l'OEA (Organisation des Etats Américains) le 7 mars dernier. Bien au contraire, le sommet a abouti à l'adoption par 29 pays (contre 3) d'une résolution exprimant leur solidarité avec le gouvernement du président Nicolás Maduro. Il est difficile d'imaginer une défaite diplomatique plus cinglante, en particulier dans une organisation où les USA ont une influence considérable.

Les Américains ont en fait du mal à admettre la réalité d'un continent qui est passé très largement à gauche. Ces états ne peuvent pas voir les événements récents au Venezuela comme la répression d'un mouvement pacifique. Ils considèrent qu'il s'agit d'une tentative de renversement d'un gouvernement démocratiquement élu. Même la présidente modérée du Chili, Michelle Bachelet, a parlé d'une "tentative de déstabilisation". La présidente du Brésil Dilma Rousseff ainsi que Luiz Inacio Lula da Silva, son prédécesseur, ont dénoncé l'ingérence américaine. Ces dirigeants respectent Maduro et lui font confiance. On sait par exemple que la plupart des décès associés aux violences ne sont pas le fait des forces de sécurité.

Après le Venezuela en 2002, l'Equateur et la Bolivie ont déjà été confrontés à de semblables violences des forces de droite, respectivement en 2008 et en 2010. Là aussi, ils ont constaté que Washington se plaçait du mauvais côté, jetant de l'huile sur le feu.

Les manipulations de l'administation Obama au sein de l'OEA suite au coup d'Etat au Honduras en 2009 ont incité les états de la région à constituer une nouvelle organisation, la CELAC (Communauté d'États latino-américains et caraïbes), sans les USA et le Canada. Les pays ayant rejeté la résolution de l'OEA du 7 mars sont d'ailleurs les USA et le Canada, rejoints par le gouvernement de droite du Panama. Le reste du continent s'opposera à toute tentative des Etats-Unis de mettre sur un pied d'égalité un nombre relativement faible de manifestants, pilotés par des politiciens de droite et un gouvernement démocratiquement élu. Il constate que Washington tente de déstabiliser le gouvernement du Venezuela, encourageant la violence.

Si l'administration Obama veut améliorer ses relations avec la région, elle doit d'abord tenir compte du résultat des élections démocratiques dans ces pays.

Grande Colombie (1819-1831), présidée par Simon Bolivar

Le sommet de l'OEA a abouti à la rupture des relations diplomatiques avec le Panama, pays issu de la Colombie bolivarienne (scindée en 1830 entre le Venezuela, la Colombie comprenant le Panama et l'Equateur).

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 Voir aussi : Défaites diplomatiques des Etats-Unis (Le Monde diplomatique, 04/14 en accès libre).

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