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Billet de blog 19 novembre 2025

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Saïda El Alami menacée

La militante et blogueuse marocaine Saïda El Alami a été arrêtée le 1er juillet 2025 à Casablanca, jugée sans avocat et condamnée à trois ans de prison pour « diffusion de fausses allégations » et « outrage à des institutions ». Son affaire, dénoncée comme arbitraire par des ONG, révèle une stratégie systématique pour museler les voix critiques au Maroc.

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Maroc : Saïda El Alami, la militante à nouveau emprisonnée pour avoir dénoncé la corruption et les exactions

Casablanca, 1er juillet 2025 — Saïda El Alami, figure bien connue du militantisme numérique marocain, a été interpellée sans avertissement dans la rue par des policiers en civil, selon des témoignages relayés par des organisations de défense des droits humains. Sa disparition inquiétante — reconnue plus tard par les autorités — a déclenché un vif émoi.  

Elle a été placée en détention provisoire, sans accès immédiat à un avocat, puis formellement inculpée pour « insulte à une organisation légalement constituée », « diffusion de fausses allégations » et « outrage à la justice ».  

Le 16 septembre 2025, le tribunal correctionnel d’Aïn Sebâa (Casablanca) l’a condamnée à trois ans de prison ferme et à une amende de 20 000 dirhams.   Saïda El Alami a toujours revendiqué la légitimité de ses critiques : selon elle, elle dénonce des expropriations, des meurtres et la corruption orchestrée par une classe dirigeante qu’elle qualifie de “bande organisée”.

Une répression qui s’inscrit dans un contexte plus large

Pour les ONG, cette condamnation n’est pas un cas isolé, mais un symptôme d’un tour de vis de la répression politique au Maroc. Amnesty International a dénoncé la criminalisation des défenseuses des droits humains : « les autorités marocaines harcèlent et intimident les militantes par le biais d’accusations forgées de toutes pièces », déclarait récemment Amna Guellali, directrice adjointe d’Amnesty pour l’Afrique du Nord.  

De son côté, Front Line Defenders estime que le procès de Saïda constitue une “représaille directe” contre son activisme pacifique : « ciblée uniquement pour son travail légitime », appelle l’ONG à sa libération immédiate sans condition.  

Le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire (GTDA) a été saisi du dossier par l’ONG Alkarama, qui considère que Saïda est détenue “uniquement motivée par l’exercice pacifique de son droit à la liberté d’expression”.  

Un parcours militant marquant

Saïda El Alami n’en est pas à son premier affrontement avec le système judiciaire. En 2022, elle avait déjà été arrêtée pour ses publications en ligne.   Après une condamnation de trois ans, elle avait bénéficié d’une grâce royale le 29 juillet 2024, ce qui lui avait permis de recouvrer la liberté.  

Son retour en détention moins d’un an après sa libération suscite l’inquiétude chez les défenseurs des droits : beaucoup y voient un message clair des autorités à l’encontre de toute dissidence.

Des conditions d’incarcération alarmantes

Selon Alkarama, Saïda subit des conditions de détention difficiles à la prison d’Oukacha (Casablanca) : isolement, visites limitées, et risques de “manipulations” par l’administration pénitentiaire.   Elle a même entamé une grève de la faim pour protester contre l’absence d’accès à un avocat et les conditions de détention, selon Front Line Defenders.  

Pourquoi cette affaire importe
    •    Liberté d’expression : Le cas de Saïda met en lumière la juridiction marocaine sur la critique du pouvoir, notamment sur les réseaux sociaux.
    •    Droits humains : Son arrestation arbitraire rappelle la fragilité des défenseurs des droits dans un contexte où les accusations “d’informations mensongères” sont fréquemment utilisées pour bâillonner les voix contestataires.
    •    Mobilisation internationale : Le fait que des ONG comme Alkarama, Amnesty ou Front Line Defenders soient mobilisées souligne l’enjeu diplomatique et les pressions internationales.

Conclusion : un symbole de la résistance

Saïda El Alami incarne la persistance et la résilience des militants pacifiques au Maroc. Même face à l’arrestation, aux procès et à la prison, elle reste une voix qui refuse de se taire. Son combat est désormais celui d’une génération qui exige transparence, justice et respect des droits fondamentaux. Pour elle comme pour d’autres, la lutte continue — et la mobilisation est urgente.

Voici quelques liens hypertexte que vous pouvez insérer dans votre article Mediapart pour renforcer la crédibilité et la documentation :
    •    Alkarama – « Maroc : Alkarama soumet le cas de la militante Saïda El Alami au Groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire »  
    •    Front Line Defenders – Profil de Saïda El Alami  
    •    Front Line Defenders – Communiqué sur sa condamnation à trois ans de prison  
    •    Amnesty International France – « Il faut cesser de poursuivre en justice des défenseur·e·s des droits humains en raison de publications sur les réseaux sociaux » (Cas de Saïda El Alami)  
    •    Morocco World News – « Casablanca Court Sentences Activist Saida El Alami to Three Years in Prison »  
    •    Ouest Tribune / Front Line Defenders – appel à sa libération immédiate


Bibliographie
    •    Alkarama, Maroc : Alkarama soumet le cas de la militante Saïda El Alami au Groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire — Alkarama détaille l’arrestation du 1er juillet 2025, les violations de ses droits en détention et sa condamnation à trois ans de prison.  
    •    Alkarama, Morocco: Alkarama Submits the Case of Activist Saida EL ALAMI to the UN Working Group on Arbitrary Detention — version anglaise du rapport auprès du Groupe de travail des Nations unies.  
    •    Front Line Defenders, Saida El Alami sentenced to three years in prison — communiqué sur sa condamnation, sur sa grève de la faim et sur la demande de libération immédiate.  
    •    Front Line Defenders, Saida EL Alami – profil — fiche biographique sur son militantisme, ses arrestations précédentes et la persécution judiciaire.  
    •    Morocco World News, Casablanca Court Sentences Activist Saida El Alami to Three Years in Prison — résumé du verdict du 16 septembre 2025 et du contexte judiciaire.  
    •    Channelstv, Moroccan Activist Gets Three Years In Prison For ‘Contempt Of Court’ — reportage sur les charges portées contre elle (“contempt of court”, “spreading false allegations”) et la réaction de sa défense.  
    •    Express TV, Saida Alami Sentenced to Three Years of Imprisonment for Disrespecting the Judiciary and Spreading False Claims — article sur la condamnation et les motifs juridiques retenus.  
    •    Yabiladi, Casablanca court sentences activist Saida El Alami to three years in prison — couverture de l’audience avec mention de sa condamnation et de l’amende de 20 000 dirhams.  
    •    Wikipedia, Saida el Alami — synthèse biographique de son parcours de militante, des procès antérieurs et de ses condamnations.  

Voici une bibliographie élargie, incluant des rapports d’ONG internationales (HRW, Amnesty, FIDH), pour contextualiser le cas de Saïda El Alami dans une problématique plus large de répression au Maroc :

Bibliographie élargie — Rapports d’ONG internationales
    •    Human Rights Watch, Morocco: Activist Sentenced for Peaceful Speech — sur la condamnation d’un activiste à six mois de prison pour un post Facebook, illustrant la répression des voix critiques.  
    •    Human Rights Watch, World Report 2025 – Morocco and Western Sahara — chapitre consacré au Maroc, documentant les arrestations d’activistes, les procès pour “insultes” et la criminalisation de l’expression non violente.  
    •    Human Rights Watch, Un “manuel” pour déguiser la répression des opposants — analyse des stratégies judiciaires utilisées par les autorités pour cibler les militants : condamnations pour des crimes graves, détentions provisoires prolongées, manque de procès équitables.  
    •    Human Rights Watch, Morocco: Un militant condamné pour des opinions exprimées pacifiquement — version française du rapport sur l’affaire d’Hamid Elmahdaoui et la répression judiciaire.  
    •    Amnesty International, Morocco: Halt use of excessive force following crackdown on youth protests — dénonciation par Amnesty des violences policières, arrestations massives et usage disproportionné de la force lors des manifestations de jeunes (Gen Z) en 2025.  
    •    FIDH / OMCT, Morocco: End the crackdown on peaceful protests and uphold the right to demand social justice — déclaration conjointe demandant la libération immédiate des manifestants pacifiques et une enquête indépendante sur les violences.  
    •    Euromed Monitor (co-signataire de la déclaration FIDH), Joint Statement – Morocco : End the crackdown on peaceful protests and uphold the right to demand social justice — rappel du droit international (Covenant ICCPR) et condamnation des arrestations arbitraires.  

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