Ils nous parlent de “sécurité”, de “légitime défense”, et nous sommes censés avaler tout ça, bien gentiment, sans poser de questions. Ils nous déroulent un discours rodé, bien huilé, sur la nécessité de “neutraliser la menace” – et tant pis si derrière ces mots, des familles entières sont piégées, privées de tout, bombardées nuit et jour. Ils veulent nous faire croire que cette tragédie n’est qu’un incident mineur dans le grand théâtre de la “lutte contre le terrorisme”. Ah, la bonne blague ! Le cynisme a atteint des sommets quand on ne cille même plus devant des images de civils déchiquetés, d’enfants à l’agonie dans les décombres.
“C’est la faute des autres, de leurs roquettes, de leurs provocations.” Facile à dire quand on pilote l’une des machines de guerre les plus sophistiquées du monde. Facile de brandir l’alibi de l’autodéfense quand l’autre côté n’a ni sous-marins ni avions de chasse, juste des couloirs souterrains et quelques projectiles artisanaux. Facile de noyer la vérité dans un flot de communiqués officiels quand la population, elle, s’entasse sur une minuscule bande de terre, sans refuge, sans issue, prisonnière d’un blocus qui les étrangle depuis des années.
Pendant ce temps, les puissances occidentales, si promptes à invoquer les “droits de l’homme” quand ça les arrange, détournent poliment le regard. Elles observent, vaguement gênées, un “conflit complexe”. Elles préfèrent nous assommer de discours creux, de résolutions sans effet, de mises en garde qui sonnent comme un chant de promesses jamais tenues. Elles laissent pourrir la situation, soutiennent en sous-main l’armement et la logistique de ceux qui, à chaque offensive, font crouler des immeubles entiers sur les têtes de civils.
Ah, mais ne parlons pas d’“apartheid”, pas d’“assassinat ciblé” ni de “punition collective” ! Non, non, surtout pas ! On vous rétorquera que c’est de l’exagération, de la “propagande”. On exigera un équilibre des mots, une symétrie des torts, alors que le déséquilibre est colossal : des drones survolant une ville déjà ravagée, des familles entassées dans des ruines, coupées de l’eau, de l’électricité, des médicaments.
“Pas de parti pris !”, disent-ils. “Il faut nuancer !” Oui, bien sûr, nuancer : on va nuancer la mort d’un nourrisson, la destruction d’une école, l’agonie d’un vieillard sous un tas de gravas. On va nuancer le traumatisme d’une population soumise à des bombardements récurrents, qui n’a nulle part où fuir. On va saupoudrer tout ça d’un vague “c’est plus compliqué que ça”, comme si la souffrance humaine pouvait se réduire à une équation diplomatique.
Ils prétendent que c’est un “conflit inextricable”, qu’il n’y a “pas de solution simple”. Encore un tour de passe-passe : on embrouille, on noie le poisson, on gagne du temps, on vend des armes. Le business continue. Le blocus continue. Les souffrances continuent. Les enfants grandissent sous la peur des explosions, et nous, on se pince le nez, on zappe le reportage, on passe à autre chose.
Pourtant, la réalité est là, implacable. Les faits sont têtus :
• Une zone surpeuplée, sous blocus, sans perspective d’échappatoire.
• Des frappes aériennes répétées, causant des milliers de victimes civiles.
• Des infrastructures vitales anéanties : hôpitaux, écoles, stations d’eau.
• Des sanctions collectives bafouant le droit international, laissant une population à genoux.
On voudrait nous faire croire que tout cela est normal, que c’est un dommage collatéral, un triste hasard de la guerre. La belle affaire ! Depuis quand est-ce normal de priver un peuple de liberté, de nourriture, d’eau potable ? Depuis quand est-ce légitime de punir collectivement des millions de personnes ?
Et gare à celui qui ose dénoncer ces pratiques : on le traitera d’extrémiste, de partisan, de fauteur de trouble. Il faut rester dans les clous, aligner les mots-clés acceptables, ne jamais oser le mot “apartheid”, ne jamais prononcer “crimes de guerre”. Sinon, c’est la mise au ban ! On vous accusera de prendre parti, de manquer d’objectivité.
Mais si c’est ça, l’objectivité, alors elle pue l’hypocrisie. Parce que l’essentiel est sous nos yeux : une population entière piégée dans un enfer à ciel ouvert. Les Nations unies alertent, les ONG supplient, les associations crient au désastre. Et quoi ? On débat, on tergiverse, on balance des analyses géopolitiques, et au final, rien ne change. Les victimes, elles, ne demandent pas des experts, elles demandent la fin des bombardements, la fin du blocus, un accès à l’eau, à la nourriture, aux médicaments.
Faut-il vraiment rappeler qu’un enfant, où qu’il soit, mérite de grandir sans redouter la prochaine frappe ? Que des familles entières méritent de vivre sans craindre de perdre leurs proches sous les bombes ? Qu’une population n’a pas à être collectivement punie pour les actes de quelques-uns ?
Alors, assez de faux-semblants, assez de discours creux. Il est temps de reconnaître que le peuple de Gaza subit un châtiment collectif indigne de notre époque. Il est temps d’exiger :
1. La levée immédiate du blocus et l’accès sans entrave à l’aide humanitaire.
2. Un cessez-le-feu réel et durable.
3. Une enquête internationale indépendante sur les violations du droit international.
4. La reconnaissance des droits fondamentaux de chaque être humain dans cette région, qu’il soit israélien ou palestinien.
Qu’on ne vienne plus nous dire qu’il n’y a pas d’autre voie ! La paix n’est pas qu’un mot creux à balancer lors des cérémonies officielles. C’est un engagement qui passe par la justice, la fin de l’impunité, la reconnaissance de la dignité humaine pour tous.
Voilà le message, voilà l’urgence. Refuser de voir, c’est cautionner. Faire semblant de ne pas savoir, c’est déjà prendre parti pour l’injustice. Et le temps presse, car chaque jour, sous le ciel de Gaza, l’humanité se délite un peu plus.
Assez de ce cirque diplomatique, de ces accords de façade, de ces grands discours vides ! Il est temps d’agir, il est temps de dire clairement que la vie de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants ne saurait être négociée. Il est temps de briser le mur du silence et d’imposer la vérité : ce qui se passe à Gaza est un scandale moral, un désastre humanitaire, et il n’y aura pas de paix sans justice, pas de justice sans reconnaissance du droit de ce peuple à vivre libre et digne.
Qu’on se le dise une bonne fois pour toutes.