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(Pamphlet pour professeurs rééduqués)
Ils pĂ©dalent, les cons.Â
Dans la mĂ©moire des autres.Â
La leur, ils l’ont remisée au placard de l’histoire moisi, verrouillé, poubelle. Ils montent dans les avions sponsorisés par les larmes officielles, sur fonds de cendres sacrées, direction Auschwitzland – où la souffrance est labellisée, sanctifiée, rentabilisée. Ah, la belle Shoah ! L’unique, l’indiscutable, l’universelle… Le Graal des douleurs humaines. Tout le reste ? Folklore tribal.
Gaza ? Ah Gaza… spectacle secondaire, indigeste. Trop sale, trop vivant. On y massacre en direct, mais chut ! silence ! ce sont les victimes qui tirent maintenant, donc ça ne compte pas. L’algorithme des bons et des méchants est verrouillé. Qui contrôle le récit contrôle les pleurs. Le narratif primaire victimaire, le reste est imaginaire et donc secondaire…
Et les enseignants marocainsÂ
la crème, paraĂ®t-il – emmenĂ©s comme des petits scouts humanistes vers la Mecque de la MĂ©moire SĂ©lective.Â
On les instruit, les façonne, les formate à pleines mains par les experts du chagrin normatif : un génocide, un seul, au-dessus de tous, au-dessus de nous. Le reste ? Les Amérindiens ? Disparus dans le vent de l’Histoire, bonne nuit. La traite négrière ? Détail exotique, ça s’entrevendait entre nègres… Les Hutus, les Tutsis ? Ah, ces sauvages ! On leur a prêté des machettes, la Belgique et la France regardaient ailleurs, business as usual.
Mais chut ! Ne le dites pas. Vous serez taxé de haineux, de complotiste, ou pire encore : d’arabe lucide.
Et voilà qu’on enseigne la Shoah aux enfants marocains par l’entremise de profs reprogrammés. L’humanisme à sens unique. Le dialogue entre cultures sous tutelle. Le pardon unilatéral. On vous refile un costume d’universalisme taillé sur-mesure par les faussaires de l’Histoire. Vous avalez, vous relayez, vous enseignez.
La “responsabilité culturelle”, disent-ils. Quelle culture ? Celle de l’amnésie ? Du reniement ? De l’alignement sur les récits dominants ?
Là où le sang coule encore à flots – Gaza, Rafah, Deir el-Balah – vos pédagogues du dimanche chantent la paix future, récitent en hébreu la leçon des autres, pendant qu’on tue les vôtres. Et si tu ouvres la bouche, on te rappelle : “N’oublie pas la Shoah !”
Mais nous, qui nous apprend Ă ne pas oublier ?
Nos morts sont trop récents, trop arabes, pas assez rentables.
Post-scriptum à ces instituteurs en pèlerinage inversé :
Quand on vous dira que cette initiative “favorise la tolérance”, posez-vous une question :
Tolérance de quoi ? De qui ? Au nom de quelle douleur doit-on se taire ?
Commencez donc par apprendre l’histoire de chez vous : celle de vos silences, de vos lâchetés, de vos martyrs.
Ensuite, si vous tenez toujours à aller à Auschwitz…Yahya Yachaouieurant pour Rafah aussi.
Je ne peux me considérer collègue avec cette espèce de vermine
Yahya Yachaoui
Tunis 40 degré à l’ombre et 100degre au four crémation des enfants de Gaza pendant que les enseignants apprennent la leçon chez les génocidaires