Voici la position anti-sioniste claire d’Einstein, et la comparaison avec la situation actuelle sous Netanyahu :
Introduction : les limites de l’archive
Les lettres et déclarations d’Albert Einstein en 1948 offrent un témoignage précieux sur l’histoire du sionisme. Alors que sa réputation le lie souvent à la cause juive, peu savent qu’il s’opposait fermement aux méthodes armées utilisées par certaines milices et qu’il dénonçait toute violence contre les populations civiles palestiniennes.
Pour des raisons de droits d’auteur, ce blog se limite à des résumés, extraits courts et références précises, afin de garantir la transparence tout en respectant les documents originaux.
Le socle documentaire
Voici les sources principales sur lesquelles s’appuie cette analyse :
- Lettre à Shepard Rifkin (10 avril 1948) : Einstein refuse de soutenir l’organisation American Friends of the Fighters for the Freedom of Israel, liée aux milices Lehi et Irgoun, qu’il qualifie d’« organisations terroristes » et tient pour responsables d’une « catastrophe » palestinienne potentielle.
- Lettre ouverte au New York Times (2 décembre 1948) : signée par Einstein, Hannah Arendt et d’autres intellectuels juifs, cette lettre critique le parti sioniste de droite Herut de Menachem Begin, qu’elle décrit comme un héritier des groupes armés et qualifie de « fasciste ».
- Soutien à la culture et à l’éducation juives : Einstein défend la création de l’Université hébraïque de Jérusalem, montrant que son engagement était d’abord culturel et académique, et non nationaliste ou militaire.
- Documentation sur le massacre de Deir Yassin (9 avril 1948) : fournit le contexte concret de la position d’Einstein face aux crimes commis contre des civils, provoquant un exode massif et la terreur.
Contexte historique (1946‑1948)
- Dans les années 1930-1940, le mouvement sioniste était traversé par des tensions : les « sionistes culturels » privilégiaient l’éducation et le développement civil, tandis que d’autres optaient pour la conquête armée du territoire. Einstein appartenait à la première tendance.
- Le retrait britannique et la mise en œuvre du plan de partage de l’ONU entraînent une escalade de la violence : certaines milices sionistes pratiquent la « purification ethnique » contre les villages palestiniens. Le massacre de Deir Yassin est l’exemple le plus frappant.
- Dans ce contexte, Einstein refuse toute implication dans le financement ou le soutien des groupes armés, soulignant leur responsabilité dans la catastrophe humanitaire.
Analyse : les fondements du rejet
- Un langage sans ambiguïté : Einstein parle de « organisations terroristes issues de nos propres rangs », rejetant toute légitimité morale à leurs actes.
- Distinction entre deux sionismes : son soutien à l’Université hébraïque illustre son engagement pour un foyer juif fondé sur le savoir et le dialogue, et non sur l’expulsion ou la violence.
- Position collective : la lettre au New York Times montre que d’autres intellectuels juifs partageaient ce rejet éthique de la dérive armée du sionisme.
- Une mise en garde prophétique : il comprenait que la violence brouille les frontières entre victime et bourreau, transformant la survie en crime contre l’humanité.
Einstein et le présent : Netanyahu et la politique génocidaire
La politique actuelle du gouvernement Netanyahu reproduit tragiquement certains schémas dénoncés par Einstein :
- Bombardements massifs sur Gaza, ciblage de civils, justification de la mort d’enfants palestiniens comme « projet terroriste dès la naissance ».
- Expulsions forcées et destruction d’infrastructures essentielles.
- Discours et actes gouvernementaux promouvant une politique d’apartheid et de nettoyage ethnique.
Si Einstein vivait aujourd’hui, il dénoncerait sans équivoque ces pratiques, se plaçant aux côtés des Palestiniens et des organisations juives anti-sionistes telles que l’UJFP, qui défendent l’égalité et les droits humains contre l’oppression et la violence d’État.
Conclusion
Albert Einstein en 1948 : un humaniste et anti-sioniste cohérent.
Il refusait l’usage de la violence au nom d’une identité nationale ou religieuse. Son héritage moral résonne aujourd’hui face à la politique de Netanyahu : la justice, l’égalité et le respect de la vie humaine sont non négociables, et l’éthique doit primer sur toute ambition nationaliste ou militaire.